Ce site utilise javascript pour fonctionner. Pour une expérience optimale, merci de bien vouloir l'activer.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies ou autres traceurs pour réaliser des statistiques de visites. En savoir plus

Cérémonie  5 juillet 2021 : A la mémoire des victimes oranaises du 5 juillet 1962, et de tous les civils, militaires et harkis tombés en Algérie ou portés disparus
AA

Cérémonie 5 juillet 2021 : A la mémoire des victimes oranaises du 5 juillet 1962, et de tous les civils, militaires et harkis tombés en Algérie ou portés disparus

Discours et photos 2021

Comme chaque année le GRFDA et la MAFA perpétuent cet hommage.

Programme :

11h00 Messe du Souvenir en l’Eglise Sainte Odile (2 avenue Stéphane MALLARME / 75017 / PARIS) célébrée par le Père Stéphane BIAGGI METRO : Ligne 2 BUS : PC1 / PC3 / 92 / 93 / 84 -Station PORTE DE CHAMPERRET

14h30 Recueillement et dépôt de gerbes devant les colonnes du Quai Branly. RER : ligne C (station Champs de Mars - Tour Eiffel) Métro : ligne 6 (station Bir Hakeim).

En savoir plus sur le massacre d'Oran du 5 juillet 1961

DISCOURS DE JEAN-FELIX VALLAT

 « 

Madame la directrice Générale de l’Office des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre

Messieurs les représentants de l’association SOLDIS présidée par le général FOURNIER

Mesdames et messieurs les président(e )s des associations de rapatriés,

Cher(e)s ami (e) s,

Juillet 1962 : dans l’indifférence des élites métropolitaines c’est l’effondrement d’une Algérie française dont nous sommes avec ferveur les descendants obstinés. Le premier juillet 1962 c’est un référendum d’auto-détermination dont le résultat est affaibli par l’exode progressif des européens (450.000 départs en mai et juin) et le déchainement des violences (469 civils européens tués par le FLN après le 19 mars, 1.307 civils enlevés portés disparus après la même date sur un total de 1.582, un millier de militaires durant toute la guerre).

Le 5 juillet 1962, c’est Oran qui s’embrase.

Selon un jeune officier français pourtant peu suspect d’avoir été favorable à la cause de l’Algérie française, JP CHEVENEMENT, présent sur les lieux, lui-même menacé de mort par les émeutiers, c’est entre 700 et 800 européens qui ont été enlevés, probablement massacrés.

Non, l’Algérie indépendante ne serait pas « un oasis de paix où couleraient le lait et le miel » comme le déclara le 19 juillet 1962 à Oran même Ben Bella, alors que continuaient les enlèvements et se déroulait le massacre génocidaire des harkis. Aujourd’hui 5 juillet 2021 le voile se lève quelque peu sur ces drames trop souvent ignorés dont fut victime le peuple français d’Algérie : cette année 2021 sera en effet la première année où une gerbe du Président de la République a été déposée le 26 mars dernier ainsi qu’aujourd’hui 5 juillet, ce qui traduit enfin une reconnaissance officielle de faits trop longtemps tus ou ignorés.

Après l’inscription sur la colonne blanche du Quai Branly des 49 morts de la rue d’Isly et des 1.582 enlevés portés disparus au cours de la guerre d’Algérie, nous attendions depuis 2012 l’inscription de nos 98 martyrs restants, n’ayant eu de cesse de le demander à tous nos interlocuteurs gouvernementaux depuis cette date.

Merci au préfet LATRON d’avoir tenu l’engagement qu’il avait pris devant nous le 4 juin.

Aujourd’hui 5 juillet 2021 ces 98 noms rejoignent nos autres victimes civiles et défilent avec eux sur la colonne centrale.

Je salue l’incroyable détermination de notre amie Colette DUCOS ADER, présidente du Groupe de Recherche des Français disparus en Algérie, qui œuvre inlassablement depuis 1962 à la reconnaissance de nos malheureux compatriotes enlevés portés disparus, remercie les historiens Jean Jacques JORDI, Jean MONNERET et Guy PERVILLE pour leur engagement à nos côtés ainsi que tous ceux qui œuvrent inlassablement au rétablissement de la vérité historique.

Nul ne sait précisément quel sort fut réservé à nos disparus. Une seule certitude : leurs bourreaux s’en prirent à eux pour ce qu’ils représentaient, la France, et non pour ce qu’ils étaient. Il y a des circonstances où le silence serait préférable aux paroles tant les mots sont impuissants devant des douleurs elles-mêmes silencieuses depuis des décennies.

Pourtant face à ce monument où sur sa colonne blanche défilent aujourd’hui le nom des victimes du 26 mars et de tous les civils enlevés portés disparus, l’émotion qui nous étreint doit trouver une expression pour que l’écoulement inexorable du temps ne rende impossible le droit de savoir. Les familles doivent savoir le sort de leurs époux ou ascendants, frères ou sœurs, les conditions de leur fin dans l’effrayante solitude qui devait être la leur, le lieu de leur dépouille. Ce droit est imprescriptible et figure dans la convention internationale sur les disparitions forcées adoptées par l’ONU.

Dans le moment commémoratif qui se déroulera jusqu’en juillet 2022 nous demandons avec force que le gouvernement de la France ne cède pas à la triste tentation de garder le silence sur les disparus et plus largement sur les Français d’Algérie devenus des rapatriés sous la force injuste d’une décolonisation bâclée. Notre présence de 132 ans sur le sol algérien est respectable et nous n’acceptons pas qu’elle soit salie. Il ne peut y avoir de bonnes et de mauvaises victimes dans l’écriture de l’Histoire de France sous prétexte que ces dernières défendaient une cause perdue. »

Jean-Félix Vallat, MAFA, 5 juillet 2021

Album photos : 

 

Restez informés !

Recevez nos dernières nouvelles directement dans votre boîte mail.

Restons connectés !

Ce site a été réalisé avec le soutien du Ministère des Armées

Ce site a été réalisé avec le soutien du Ministère des Armées