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L'atlas de la guerre d'Algérie
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L'atlas de la guerre d'Algérie

Guy Pervillé (texte), Cécile Marin (Cartographie), éditions Autrement, 2011

Une carte de 1956 du «ministère de l’Algérie», institution chargée d’administrer les trois départements français d’Algérie à l’époque, indique la forte implantation, ou la présence, de maquis du Front de libération nationale (FLN), essentiellement dans l’est du pays.

Ce n’est pas étonnant. Le Constantinois est cette région où le peuplement européen est le plus faible, où se sont produits les terribles soulèvements paysans de mai-juin 1945 à Sétif et à Guelma, puis les insurrections d’août 1955 à Philippeville et à Constantine. Dans cette région, les maquis des nationalistes algériens sont les plus importants, comme dans les Aurès, d’où est parti l’incendie de novembre 1954.

En 1956, au moment où le ministère de l’Algérie établit cette carte, la France s’engage franchement dans la guerre. Sous la conduite du gouvernement socialiste de Guy Mollet, le vote des «pouvoirs spéciaux», le 12 mars, envoie le contingent de l’autre côté de la Méditerranée. Près de 400 000 jeunes débarquent dans ce territoire et découvrent un pays très différent de celui qu’on leur avait décrit : des douars («villages») misérables, une sous-administration dans les campagnes (où l’analphabétisme est énorme) et une population européenne avec un niveau de vie inférieur à celui de la métropole, vivant essentiellement dans les villes.

Pour l’Algérie, l’histoire au plan international s’accélère en mars 1956 avec le rapport Khrouchtchev dénonçant les crimes de Staline et annonçant le soulèvement de Budapest en octobre ; le canal de Suez est nationalisé par Nasser en juillet, et l’intervention anglo-française se déroule en novembre… Cette année-là, le 20 août, les Algériens du FLN tiennent un congrès dans la vallée de la Soummam en Kabylie, où s’affirme «la primauté du politique sur le militaire». Cette décision ne sera pas vraiment appliquée, l’armée algérienne située aux frontières prendra le pouvoir deux ans plus tard, en 1958. L’exécution par la guillotine, le 19 juin 1956, du premier condamné à mort algérien, Ahmed Zabana, lance la fameuse bataille d’Alger, qui aura lieu quelques semaines plus tard.

Cette carte de 1956 ne signale pas les maquis des autres nationalistes algériens restés fidèles au vieux leader Messali Hadj, qui anime le Mouvement national algérien (MNA). FLN et MNA vont s’affronter durement, et ce combat très violent entre nationalistes fera des milliers de morts. Les «messalistes» à ce moment sont pourtant toujours présents en Kabylie, dans l’Algérois, au Sahara.

Trente ans après l’indépendance de 1962, une autre carte de violences peut se dessiner, montrant la guerre entre l’Etat algérien et les groupes islamistes. La carte des années 90 laisse deviner dans certains endroits du pays des vengeances, des règlements de compte venant de la «première» guerre d’Algérie entre villageois ou entre clans, familles en conflit dans le passé. Cette nouvelle guerre, cette fois entre Algériens, fera plus de 100 000 morts. Lorsque le printemps arabe arrive, la société algérienne a connu deux terribles conflits en un demi-siècle, et elle marque des hésitations à se lancer dans de nouveaux affrontements meurtriers.

Présentation par Benjamin Stora (LIBERATION du Samedi 4 Juin 2011)

Broché : 72 pages

Editeur : Editions Autrement; Édition : édition revue et augmentée (26 novembre 2011)

Collection : Atlas/Mémoires

Langue : Français

ISBN-10 : 2746716143

ISBN-13 : 978-2746716148

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