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Disparition du général Maurice Faivre (1926-2020)
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Disparition du général Maurice Faivre (1926-2020)

Grand soldat, attaché à l'honneur, historien attaché à l'objectivité, homme attaché à la justice. Il aura marqué par sa minutie, son engagement inlassable le champ de la mémoire de la guerre d'Algérie.

Le général Maurice Faivre nous a quitté le 4 novembre dernier. Ses obsèques auront lieu à Morteau (Doubs) ce lundi 9 novembre, à 14 heures, dans l’intimité familiale. Une cérémonie en son honneur aura lieu dans la cour de l’École militaire à Paris.

Il avait participé en 2013 au grand colloque de la Fondation pour la Mémoire de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie (FM-GACMT)  : Les Harkis, des mémoires à l'histoire

En ligne, sa dernière interview à la FM-GACMT

Son parcours :

Né le 19 mars 1926 à Morteau, il choisit d’embrasser une carrière militaire et intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (1947-49) dont il sort Major de promotion (promotion Rhin et Danube) puis suivra l’Ecole d’application de l’Armée blindée-Cavalerie de Saumur (1949-1950 puis 1958).

Il arrive en Algérie en août 1955. À la tête d'un escadron de rappelés, il est chargé par le colonel Gribius (ancien chef du 3e bureau de Leclerc) de la construction, à 10 km de Constantine, d'un village destiné à reloger les habitants des bidonvilles. Plus tard, son escadron participe à la construction de maisons pour les ouvriers agricoles de Guettar-el-Aiech.

De retour en Algérie en 1960, jeune capitaine des Dragons-parachutistes dans la région de Oued Berd dans le département de Sétif, Maurice Faivre et son escadron organisent la protection de trois villages placés en autodéfense où il recrute soixante harkis. Son épouse, Monique Faivre, est membre d'une équipe médico-sociale chargée de visiter les familles et de soigner femmes et enfants, suivant les prescriptions de l'Assistance médicale gratuite (AMG).

En octobre 1961, son régiment étant dissous et remplacé sur place par l’infanterie de Marine, Maurice Faivre se voit muté à Alger. Il quitte avec regret la région où il tissa des liens très fort avec les habitants.

A la fin de la guerre d’Algérie devenu commandant, Maurice Faivre est appelé en Allemagne à Baden-Baden. Mais très vite son expérience algérienne le rappelle en France avec l’arrivée des harkis à Choisy-le-Roi, dont nombreux avaient servi à ses côtés.

Il organise pour eux une nouvelle vie et organise le rapatriement de leurs familles, faisant fi de l'interdiction formelle de Roger Frey, alors ministre de l'Intérieur, de venir en aide aux membres des armées supplétives. Il se tourne notamment vers la Sonacotra qui fait construire un ensemble de logements sociaux à Dreux pour accueillir ces familles de Harkis une école et leur trouve du travail.

Parallèlement il poursuit son brillant parcours en intégrant notamment l’Ecole supérieure de Guerre, à Paris (1964-1966).

Passionné d’Histoire et désireux de travailler en tant qu’historien sur une guerre qu’il a connue, Maurice Faivre quitte l’armée et décroche un DEA de Politique de Défense à Strasbourg (1981) sur Les formations paramilitaires dans les pays de l’Est puis un Doctorat de sciences politiques (1986) à la Sorbonne sur les Nations armées.

Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages de référence : Les nations armées (Économica, 1988) ; Un village de harkis, des Babors au pays drouais (L'Harmattan, 1994) ; Les combattants musulmans de la guerre d'Algérie, des soldats sacrifiés (L'Harmattan, 1995) ; Le général Ely et la politique de défense 1956-1961 (Economica, 1997) ;  L'Algérie, l'Otan, la bombe (Économica, 1998) ; Les archives inédites de la politique algérienne (L'Harmattan, mai 2000) ; Conflits d'autorité durant la guerre d'Algérie (L'Harmattan, 2004) ; Le Renseignement dans la guerre d'Algérie (Lavauzelle, 2006) ; La Croix-Rouge pendant la guerre d’Algérie en Algérie (Lavauzelle, 2007) ; L’action sociale de l’Armée au profit des musulmans (L’Harmattan, 2008) ; Les 1000 villages de Delouvrier (esprit du Livre, 2009) sans oublier de nombreuses participations à des ouvrages collectifs.

Distinctions

Croix de la Valeur militaire (1957)

Ordre national du Mérite

Commandeur de la Légion d'honneur (2016)

Vice-Président de la Commission française d'histoire militaire (1999), élu par 106 historiens civils et militaires

Membre de l'Académie des sciences d'outre-mer (2002)

Maurice Faivre (c) FM-GACMT 2013

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Ce site a été réalisé avec le soutien du Ministère des Armées

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