Exposition : "Combattre loin de chez soi. L'Empire colonial français dans la Grande Guerre"
Du 6 avril au 31 décembre 2024. Musée de la grande Guerre (Meaux).
Le parcours de visite de l’exposition
Le parcours de visite de l’exposition s’organisera autour d’un fil rouge à la fois chronologique et thématique avec trois sections principales :
– L’Empire colonial français, historique et état des lieux.
En 1914, l’Empire colonial français, constitué sur plus de quatre siècles, s’étend en Afrique, en Indochine, dans l’océan Indien (Madagascar, Réunion), l’Océanie et le Pacifique, sur la Côte des Somalis et dans les Antilles. Colonies et protectorats rassemblent une population de 41 millions d’habitants.
À la veille du conflit, les colonies sont pour la France un enjeu de puissance mais également une source de conflit avec les autres nations comme au Maroc en 1905 et 1911 avec l’Empire allemand.
Un audiovisuel explicitera le cadre géographique de l’exposition pour remettre en perspective le sujet de la constitution de l’Empire français.
– La participation de l’Empire à la Grande Guerre
Pour certains, l’Empire représente un énorme réservoir d’hommes, une « Force noire » dont le colonel Mangin pose les principes en 1910 et qui pourrait servir en cas de conflit. Ainsi, entre 1914 et 1918, 600 000 hommes (indigènes et Européens installés aux colonies) combattent sur tous les fronts où intervient l’armée française en métropole, en Afrique et dans les Dardanelles. Ces troupes apportent leur contribution à la victoire finale. La contribution des coloniaux n’est pas limitée à la participation aux combats. 200 000 travailleurs coloniaux sont recrutés et engagés dans les usines, les mines, les ateliers et les champs pour les besoins de la production de guerre.
Les colonies participent à l’effort économique en fournissant denrées et matières premières malgré les difficultés de transport. Pour ces hommes venus d’horizons aux climats plus cléments, la première expérience de la métropole est souvent le froid. Tenant compte de ces difficultés, le commandement décide donc de retirer du front à tour de rôle les régiments coloniaux pendant la période la plus froide de l’année, entre novembre et avril. Des « camps d’hivernage » sont alors installés dans le sud de la France et en Afrique du Nord.
Également, un traitement particulier leur est appliqué par l’institution militaire : surveillance accrue du courrier, permissions limitées, inégalités en matière d’avancement et de commandement. Pour renforcer l’attachement des combattants indigènes à la France, mais aussi pour contrer la propagande ennemie, les autorités militaires facilitent la pratique religieuse, le respect des coutumes, des habitudes culinaires, festives et culturelles.
Seront présentés également les regards extérieurs portés sur ces hommes qui seront replacés dans les systèmes de représentations de l’époque.
– Honorer et commémorer, les résonances de la guerre
En apparence, l’Empire sort de la guerre renforcé et agrandi mais en réalité, il est profondément affecté et la participation des troupes originaires des colonies constitue, sans aucun doute, un événement important dans les relations à venir avec la métropole. Au lendemain de la victoire, la France mène vis-à-vis des combattants et des travailleurs coloniaux, une « politique des égards » : remise de décorations, participation aux défilés de la victoire et mise en mémoire par l’édification de monuments et bâtiments commémoratifs (la Grande Mosquée).
Il s’agit, tout à la fois, d’honorer les sacrifices consentis par l’Empire et de convaincre les Français de métropole de l’utilité des colonies particulièrement célébrées dans les expositions coloniales.
Monuments, cimetières, bâtiments… un décryptage des traces de l’engagement des hommes de l’Empire permettra de donner à lire aujourd’hui cette histoire de France en parcourant les villes et les champs de bataille.
Conseil scientifique
JEANNE-MARIE AMAT-ROZE, géographe, agrégée, docteure en géographie de l’université Paris-Sorbonne, professeure émérite des universités, présidente honoraire de l’Académie des sciences d’outre-mer
CHRISTIAN BENOÎT, lieutenant-colonel (er), ancien officier du Service historique des armées, historien spécialiste de l’organisation de l’armée française à la veille et pendant la Première Guerre mondiale
JACQUES FRÉMEAUX, historien, agrégé de l’université, docteur en lettres, professeur émérite à Sorbonne Université, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer,
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