RÉGENCE D’ALGER: l’influence méditerranéenne de la Régence d’Alger, une province ottomane semi-autonome : 1516-1830
L’espace méditerranéen, organisé depuis l’Antiquité autour de la mare nostrum c'est-à-dire autour de la mer méditerranée, se retrouve à la fin de l’époque médiévale et tout au long de l’époque moderne au cœur des ambitions ottomanes.
Introduction
L’Empire ottoman fondé en 1299 est alors une nouvelle puissance d’Anatolie qui ne cesse de s'accroître tout au long du XIVe et XVe siècle. Cet essor peut être symbolisé par la prise de Constantinople en 1453, après un long siège et d’intenses combats. Grâce à la conquête de la Deuxième Rome, Mehmet II (1451-1481) alors sultan peut asseoir son autorité sur sa population mais aussi entreprendre un projet de conquête des royaumes chrétiens d’Europe. Une inquiétude grandit parmi les souverains chrétiens, notamment chez le pape qui voit Rome, sa cité, menacée par les ambitions de Mehmet II. C’est alors que l’empire turcoman met sur pied une puissante flotte maritime ainsi qu’une grande armée terrestre, qui durant le XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle, permettront aux différents sultans de conquérir royaumes des Balkans, îles méditerranéennes et de stabiliser leurs frontières. Dans cette optique, la maîtrise de la Méditerranée est pour l’Empire ottoman un enjeu important, que ce soit pour en maîtriser ses nombreuses routes commerciales mais aussi pour réduire l'influence des puissances maritimes chrétiennes comme Venise et l’Espagne. Les sultans essayeront donc durant près de trois siècles de contrôler la méditerranée. C’est dans ce contexte de rivalités que la Régence d’Alger est fondée en 1516. D’abord sous domination espagnole, une partie du littoral de l’actuelle Algérie devient à la suite des opérations militaires des frères corsaires Barberousse sous contrôle algérois. C’est en 1518 que Khayreddine Barberousse est proclamé beylerbey d’Alger en prêtant allégeance au sultan. Cette province ottomane représente alors un intérêt stratégique pour les Ottomans qui peuvent bénéficier des navires des frères Barberousse mais aussi d’un appui local pour lutter face aux Espagnols établis sur les côtes du Maghreb à la suite de la Reconquista. Véritable puissance corsaire, la Régence d’Alger exerce pendant environ trois siècles une influence diplomatique dans le Bassin méditérranéen. Tantôt au service de ses propres intérêts, tantôt au service de l’Empire ottoman, sa flotte corsaire sévi et menace navires marchands européens. Emmanuel Alcaraz évoque notamment une “guerre sainte navale des Turcs” face aux politiques maritimes de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ¹.
C’est ainsi que nous pouvons nous demander en quoi, notamment par son statut au sein de l’Empire ottoman et tout en étant confrontée à des limites, la Régence d’Alger est-elle une puissance régionale influente de l’espace méditerranéen entre 1516 et 1830 ?
Dans un premier temps, nous évoquerons le statut semi-autonome de la Régence d’Alger au sein de l’Empire ottoman, un statut renforcé par le côté maritime de la Régence d’Alger qui lui offre enrichissement et influence géopolitique. Dans un second temps, nous nous intéresserons à l’organisation politique et sociale décentralisée (voire “féodale”) qui limite les ambitions de la Régence. Enfin, nous évoquerons la fragilité de cet “État d’empire” notamment avec les différentes crises et déséquilibres qu’il traverse durant l’époque Moderne.
1/ Une province ottomane semi-autonome qui s’inscrit dans les rapports de forces régionaux, faisant de cette dernière une puissance en devenir.
a) Une province dominée et légitimée par l’Empire ottoman dans un contexte de rivalité avec les royaumes chrétiens européens
Nous allons aborder les rapports entretenus par l’Empire ottoman et la Régence d’Alger, une province assez autonome qui s’inscrit dans les ambitions de conquêtes ottomanes
Tout d’abord, dès sa création, les rapports entre les autorités algéroises et ottomanes sont très étroits, notamment marqués par une relation de domination. En effet, c’est en 1518 que Khayreddine Barberousse après avoir prêté allégeance au sultan est nommé beylerbey d’Alger. Cette allégeance établit alors un rapport de domination en faisant de cette entité politique une province de l’Empire ottoman. En obtenant la provincialisation de ce territoire, le sultan peut alors disposer d’un appui maritime conséquent, mais aussi de forces combattantes face aux Espagnols positionnés dans certaines villes du littoral maghrébin. En effet, les “hispaniques” possèdent avec l’élan de la Reconquista plusieurs places fortes dans le Nord de l’Algérie actuelle. Établis depuis 1509 avec la soumission de l'Émirat abdelwadide les Espagnols occupent Oran jusqu’en 1708 mais aussi de 1732 à 1791 ². Avec la titulature de beylerbey et la reconnaissance du sultan, Khayreddine Barberousse ainsi que ses successeurs disposent des moyens militaires et financiers associés à leur titre ottoman ³.
La rivalité hispano-ottomane est très intense durant le XVIe siècle. Elle se joue sur mer mais aussi sur terre. Sous le règne de Soliman le Magnifique l’Empire ottoman s’élance à la conquête de l’Europe centrale et balkanique avec les sièges de Belgrade en 1521 et celui de Vienne en 1529. Cette poussée ottomane est également visible sur mer avec l’invasion d’îles méditerranéennes comme Rhodes puis Malte. C’est dans cette rivalité que la Régence va intervenir notamment grâce à sa flotte, elle va attaquer le commerce maritime des puissances rivales tel que celui de l'Espagne de Charles Quint (1519-1555). Les ambitions ottomanes sur la méditerranée et les actions maritimes d’Alger perdurent jusqu’en 1830 en s’opposant aux États européens concurrents.
Cependant, la domination ottomane sur la Régence d’Alger, qu’elle soit politique et ou surtout fiscale est bien présente. La Régence jouit certes d’une certaine autonomie et est principalement dominée fiscalement. Mais par la mise en place du titre de beylerbey, cet espace est de facto reconnu comme étant partie intégrante de l’Empire. C’est alors une domination politique qui s’instaure. La Régence est donc un beylerbeylik (province ottomane). On en compterait au XVIIe siècle près de trente-deux ⁴. De plus, le dirigeant de ce beylerbeylik d’Alger est nommé par le sultan ottoman, et ce jusqu’en 1671. Le dey (titre à partir de 1671) ne sera certes plus désigné par le sultan, mais il est issu des janissaires (Turcs sur place) qui le nomment. Mais encore, contrairement aux autres provinces, les élites algériennes ne participent pas à la gestion centrale de l’Empire ottoman ⁵. La domination ottomane est principalement d’ordre fiscal par la perception d’un impôt mais aussi politique au niveau provincial. Effectivement, l’élite politique de la Régence est principalement ottomane, janissaire. L’Odjak c’est-à-dire l’élite militaire janissaire qui élit le dey est composée de Turcs originaires d’Anatolie ⁶. Cette élite politique turque se retrouve par ailleurs confrontée à une certaine hostilité grandissante de la part des populations locales. Des tensions politiques ont lieu notamment avec les Kouloughlis. Ces derniers sont les descendants de janissaires ainsi que d’indigènes et à partir de 1711 leur groupe gagne en puissance dans l'administration du beylerbeylik mais se retrouvent confrontés aux réticences turques qui ne voient pas d’un bon œil cet essor politique ⁷. De plus, d’après plusieurs travaux, un sentiment d'appartenance régional se serait développé, notamment en désignant la Régence par le terme de “notre patrie” ⁸. Pourrait-on y voir une certaine forme de détachement à l’égard de la Sublime porte ? Tout du moins, il est possible d’observer certaines réactions algériennes hostiles à la domination ottomane et à son impôt. En effet, on retrouve la révolte des Sakheri de 1638 à 1647 par exemple mais également d’autres révoltes entre 1804 et 1827 dirigées par des tribus locales contre les impôts turcs ⁹.
Néanmoins, cette domination laisse une certaine autonomie à la Régence d’Alger, en lui donnant ce que Lemnouar Merouche appelle le statut “d’État-d’empire” ¹⁰. Un statut qui laisse les pachas puis deys assez autonomes dans leur politique vis-à-vis du sultan.
b) Une contrée tournée vers la mer: commerce maritime, course barbaresques et “gens de mer”
Il est possible de dire que la maritimité de la Régence permet un enrichissement économique de la province mais aussi de jouer un rôle d’influence en Méditerranée. D’une part, elle appuie militairement l’Empire ottoman grâce à ses actions maritimes. D’autre part, son économie est orientée sur les activités maritimes (commerce, course, …).
Pour commencer, il est intéressant de remarquer que le maritime est un élément très important au sein de cet “État-d’empire”. Effectivement, si on s’intéresse tout d’abord au commerce maritime de la Régence, on peut dire que ce dernier est en plein essor entre 1516 et 1830. Par exemple, c’est à partir de la fin XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle avec l’entrée dans le “siècle du blé” qu’Alger verra ses exportations de céréales augmenter ¹¹. Il serait possible de chiffrer les valeurs des exportations à environ entre 1741-1764 à 100 000 piastres sévillanes et à 400 000 piastres sévillanes entre 1784 et 1792 ¹². On observe alors une croissance importante de ce type d’exportations. Par ailleurs, les revenus maritimes dépendent jusqu’au XVIIIe siècle et le siècle du blé, de la course barbaresques. En effet, la course est une source de revenus majeurs qui permet l’enrichissement de la Régence mais aussi de soutenir l’Empire ottoman face aux rivaux européens. La Régence apparaît alors comme un État corsaire, redoutable pour les marins ¹³. Yvette Valensi estime le nombre de navires de la Régence en 1623 à environ 75 bâtiments, entre 10 et 20 navires à la fin du XVIIIe siècle jusqu’en 1816 ¹⁴. Parmi les navires possédés par Alger au XVIIIe siècle on trouverait des forbans et des galiotes à bombes ¹⁵. A cela s'ajoutent des frégates, des flûtes et des galères. La guerre de course consiste à attaquer en mer tout bâtiment d’une puissance étrangère rivale qui ne possède pas de traité de paix avec l’Empire ottoman et ou avec Alger. Les navires capturés sont ensuite déchargés dans les ports de la Régence. On y vend les marchandises et l’équipage qui étaient à leur bord ¹⁶. Lemnouar Merouche estime les revenus des prises annuelles au XVIIe siècle à 500 000 piastres sévillanes environ ¹⁷. Mais notamment avec l’essor du commerce de céréales, la guerre de course perd son rôle central dans l’économie de la Régence. Par exemple, de 1766 à 1792, les prises s’élèvent à près de 40 000 piastres sévillanes ¹⁸. Mais il n’est pas non plus à exclure que le renforcement des marines européennes et la baisse du nombre de bâtiments de la Régence pourraient être aussi la cause du recul de la guerre de course et de son efficacité.
Par ailleurs la société algérienne est, contrairement aux populations de l’Empire ottoman ¹⁹, tournée vers la mer. Ceci permet d’expliquer l’importance des activités maritimes dans l’économie de la Régence mais aussi la force navale de cette province. Cette forte maritimité est observable chez les populations juives d’Alger mais aussi à travers les renégats. Concernant les communautés juives de ce territoire du Maghreb, elles sont tournées vers les activités commerciales notamment maritimes. C’est ainsi que les réseaux des deux maisons commerciales juives d’Alger interviennent dans les activités marchandes et de la course ²⁰. Mais une autre partie de la population permet cette maritimité, il s’agit des renégats. L'appellation “renégats” désigne les populations chrétiennes qui ont été faites prisonnières et qui en renonçant au christ tout en embrassant l’Islam deviennent des sujets du dey. Ces renégats représentent alors un atout important pour la Régence, notamment dans la pratique de la course ²¹. En effet, un grand nombre de renégats sont des marins, capturés par les équipages ²².
Enfin, cette présence maritime permet à la Régence d’Alger d’exercer sur l’espace méditerranéen une influence certaine. Effectivement, la guerre de course par exemple peut ne pas être livrée envers certaines puissances en échange d’un versement monétaire. Il s’agit aussi d’un outil diplomatique. On pense notamment au XIXe siècle, où l’Empire ottoman peut par moment imposer à la Régence de cesser la course pour des raisons diplomatiques ou au contraire, peut la réactiver, par exemple lors de conflits.
Ainsi, ce beylerbeylik ottoman entretient des rapports étroits et parfois conflictuels avec le pouvoir central de Constantinople. Néanmoins, il dispose d’une autonomie conséquente. Son influence en Méditerranée est en partie déterminée par les ambitions ottomanes et est particulièrement renforcée par sa forte maritimité dans laquelle la guerre de course joue un rôle important.
2/ Une puissance qui repose sur une organisation politique et sociale décentralisées limitant ses ambitions.
a) La Régence d’alger repose sur une organisation étatique hiérarchisée mais assez “décentralisée”
Bien que la structure politico-étatique de la Régence d’Alger se construit progressivement entre 1516 et 1830, il est possible d’observer une certaine organisation hiérarchisée “constante”.
Tout d’abord, on note la présence d’un dirigeant provincial reconnu par le sultan de Constantinople.
Le titre de cette fonction évolue en fonction des périodes, c’est ainsi que de 1518 à 1585 le dirigeant est appelé beylerbey, pacha de 1585 à 1659, agha de 1659 à 1671, puis dey de 1671 à 1830 ²³. Même si la titulature change elle désigne une même fonction. Il s’agit d’un gouverneur général d’une province ottomane. Par ailleurs, il semblerait que le titre de dey soit uniquement appliqué aux provinces d’Alger, de Tunis et de Tripoli. Ce dirigeant est de 1518 à 1671 désigné par le sultan tandis qu’à partir de 1671 en devenant dey, il est élu par la “corporation des raïs” c'est-à-dire par les commandants des navires de course (il est ensuite légitimé par le sultan en place) ²⁴. Ce système connaît une nouvelle évolution en 1689, quand ce sont désormais les officiers (turcs) de l’infanterie (l’Odjak) qui le proclament ²⁵. Afin de gouverner, le dey dispose d’une “administration étatique” centrale qui se serait stabilisée vers 1710 avec le système dit des pacha-beys ²⁶. Au sein de ce gouvernement, Lemnouar Merouche - Dr. à l’université d’Alger - identifie quatre fonctions (ministères) clefs. Parmis eux on trouverait le khaznadji, il s’agit d’un premier ministre en plus d’être responsable des finances et des affaires intérieures, l'agha des Arabes c’est à dire le commandant de l'armée, le khodja al-khayl qui est chargé de la gestion des domaines publics ainsi que de la logistique militaire, enfin le wakîl al-hardj qui se trouve être l’intendant de la marine ²⁷.
Cependant, d’après plusieurs spécialistes de l’histoire du Maghreb, la Régence d’Alger ne semble pas réellement centralisée. Effectivement, la majeure partie de l'organisation étatique dépend d’une sorte de “système féodal” et des rapports de forces entre groupes politiques. Ainsi, le dey s’appuie sur trois beys qui sont à la tête de trois régions. On retrouve ainsi le bey du couchant, le bey du Titerri et celui de Constantine ²⁸. Ces derniers sont des gouverneurs provinciaux nommés à vie et confirmés par le dey tous les trois ans ²⁹. Emmanuel Alcaraz identifie trois capitales régionales ³⁰. Parmi elles, on retrouve Médéa, Constantine et Oran (à partir de 1708). Bien que “vassaux” du dey, ces trois gouverneurs disposent d’une assez grande autonomie pour administrer leur région ³¹. Une autonomie conditionnée au versement de l’impôt ³². Mais il y a d’autres composantes à cette organisation étatique “féodale”. Tout d’abord on retrouve le Divan. Le Divan est une assemblée composée des aghas de l’Odjak (officiers de l’armée), c'est-à-dire d’une élite militaire qui confie sa souveraineté au dey ³³. On retrouve par ailleurs cette même assemblée au sein de l’État ottoman. Dans le cadre de la Régence, elle est présidée par l’agha des janissaires turcs ³⁴. Chaque bey dispose aussi d’un Odjak. Mais cette organisation décentralisée témoigne aussi du manque de contrôle en profondeur du territoire. Ce contrôle de surface peut expliquer l’importance du système hiérarchique avec des beys disposant d’une autonomie conséquente. Le pouvoir s’appuie donc sur des autorités locales afin de maîtriser du moins fiscalement le territoire. C’est dans ce système que les tribus maghzen occupent une place essentielle. Elles sont en effet le relais du pouvoir central au niveau local. En échange de concessions territoriales elles doivent le service militaire au dey et elles exercent une force de répression contre les tribus rebelles et ou récalcitrantes en réalisant des “razzias” à leur encontre ³⁵. D’après Emmanuel Alcaraz, les confréries jouent aussi un rôle non négligeable dans la stabilité politique de la Régence d’Alger notamment au niveau local ³⁶. L’emprise politique réelle du beylerbey et de ses successeurs sur le territoire est donc limitée, reposant principalement par une domination fiscale.
Pour ce qui est du territoire sous domination de la Régence, il est difficile de discerner des frontières réelles. Emmanuel Alcaraz et Lemnouar Merouche proposent deux situations différentes. Pour le premier, il est plus judicieux de parler de zones d’influences basées sur la collecte de l’impôt plutôt que de parler de frontières concrètes ³⁷. Tandis que pour le second, les frontières étatiques occidentales et orientales de la Régence seraient définitives depuis 1550 environ ³⁸. Cependant, le territoire réellement contrôlé par les deys est en constante évolution, surtout durant le XVIe siècle avec les différentes conquêtes face aux Espagnols. Certaines populations échappent à cette domination ottomane. Le territoire maîtrisé est principalement l’espace côtier. Par exemple, la Kabylie échappe à ce contrôle ³⁹, mais aussi la principauté de Bel Qadhi ⁴⁰.
Nous pensons alors que la structure “étatique” de la Régence peut restreindre son ambition sur la scène méditerranéenne. Notamment lorsque plusieurs puissances rivales centralisent leur pouvoir et se dotent de politiques maritimes importantes (Portugal, Espagne, France).
b) L’organisation sociale et la diversité de populations influencent le développement étatique de la Régence d’Alger.
Après avoir abordé l'organisation étatique et spatiale de la Régence d’Alger, il est possible d’évoquer l'organisation sociale et les différentes populations qui composent cette “province ottomane”.
Tout d’abord, on observe une certaine diversité de populations occupant le territoire algérien. En effet, on retrouve deux peuples majeurs: les berbères et les Turcomans (on entend par Turcomans: Turcs janissaires et Kouloughlis). Cet espace a été notamment durant le Moyen-Âge occupé par des émirats berbéro-arabes ⁴¹. Avec la création de la Régence d’Alger, ces populations sont alors intégrées à cette “province-état”. Mais on retrouve également d'autres peuples au sein de ce territoire. En 1830, la Régence comprendrait Berbères, Arabes, Juifs, Africains de Soudan ⁴². La religion occupe alors un rôle important afin de maintenir une sorte d’unité entre les deux populations, Sébastien Charléty dit: “Sauf les Juifs, tous les habitants étaient musulmans de croyances et de pratiques” ⁴³. Il n’y a cependant pas d’autorité religieuse centrale. Les confréries qui organisent l’islam en Algérie ⁴⁴, mais aussi les imams locaux jouent alors un rôle clef pour ce qui est de l'organisation de la vie morale ⁴⁵.
En revanche, nous pouvons aussi nous intéresser à la “structure sociale” de ce pays. De manière générale, la population est divisée en deux catégories. Effectivement, deux groupes se distinguent. Les tribus Alh Maghzen d’une part et les tribus Räias d’autre part. Les Alh Maghzen désignent les gens du gouvernement tandis que les tribus Raiäs désignent les sujets, notamment ceux soumis à l’impôt sur l’archour ⁴⁶. La société algérienne est aussi divisée au niveau local mais aussi en différents secteurs d’activités. On peut alors observer deux situations. D’une part la structure urbaine et d’autre part la structure rurale. Pour ce qui est de la première situation, on la retrouve dans les villes. Ces agglomérations sont peuplées d’artisans, commerçants qui sont (avec les cultivateurs ruraux) les principaux contribuables ⁴⁷. On y trouve également des Kouloughlis ou Kulughlî qui sont le fruit d’un métissage entre Turcs et femmes indigènes, des Juifs ainsi que des Turcs janissaires. Concernant la population juive des villes, ces habitants originaires d’Italie sont organisés de manière très spécifique. À Alger, ils représentent au XVIIe siècle entre 8 000 et 9 000 habitants pour une population totale de 100 000 habitants ⁴⁸. Ce nombre sera à peu près identique au XVIIIe et s’établira à 5 000 en 1818 ⁴⁹. Principalement établis à Alger, Ils occupent alors trois quartiers spécifiques dans cette ville. On retrouve également des communautés juives dans les villes côtières (Bône par exemple) ⁵⁰, elles occupent un rôle important dans le commerce méditerranéen ⁵¹. La communauté juive dispose alors du statut de dhimmî ⁵². Il s’agit d’un régime juridique ottoman qui leur donne protection mais aussi une position discriminatoire. L'application de la dhimma, permet aux Juifs de conserver leur autonomie communautaire en s’organisant autour d’un chef de communauté désigné par le dey: le shaykh ⁵³. Leurs corps de métiers reposent principalement sur les activités commerciales et financières ⁵⁴, leur donnant une place considérable pour les activités maritimes de la Régence, dont la course. Concernant la seconde situation, l’espace rural regroupe la majorité de la population ⁵⁵. On retrouve des activités agricoles notamment autour de la production de blé, palmiers mais aussi pastorales ⁵⁶.
Ainsi, la Régence d’Alger dispose d’un gouvernement provincial majoritairement décentralisé voire “féodal”, elle dépend du sultan de l’Empire ottoman. Aussi, on retrouve diverses populations au sein de ce territoire. Son influence méditerranéenne pourtant bien présente peut s’en trouver réduite.
3/ Un État fragilisé par un ensemble de crises notamment entre le XVIIIe et XIXe siècle.
a) Les crises intérieures
En outre, la Régence d’Alger est traversée à plusieurs reprises par des crises internes. On retrouve des crises politiques, des crises sanitaires, mais également des tensions entre Algériens et Ottomans.
Pour commencer, nous évoquerons les différentes crises politiques qui provoquent instabilités conjoncturelles et parfois structurelles. La Régence rencontre au cours de son histoire différents mouvements de révoltes notamment au cours des années 1638-1647 (révolte des Sakheri) mais aussi 1804-1827. Ces révoltes sont alors dirigées contre l’imposition ottomane et couvent une montée d’un “sentiment anti-turc” ⁵⁷. Les rebelles disposent parfois du soutien de dirigeants de l’espace marocain et tunisien ⁵⁸. De plus, s’ajoutent les différentes luttes politiques pour le pouvoir central. Au XVIIe siècle, les Aghas entreprennent des mouvements de rebellions contre les différents pacha afin de renforcer le pouvoir de l’Odjak ⁵⁹. Mais encore, entre 1805 et 1817 six deys sont renversés par les janissaires turcs ⁶⁰. C’est ainsi que le siège du gouvernement est établi dans la citadelle d’Alger en 1817.
Par ailleurs, le manque de cohésion de la société algérienne peut incarner une certaine limite dans l’influence méditerranéenne de la Régence. En effet, comme nous l’avons déjà mentionné, différentes populations composent la société algérienne. On remarque que des tensions apparaissent entre les communautés. C’est le cas par exemple entre les groupes juifs et musulmans de la Régence d’Alger. Ces deux groupes entretiennent des rapports de méfiance ⁶¹. Bien que protégés par le statut de dhimmî, les Juifs subissent différentes discriminations et distinctions notamment au niveau de l’habillement ⁶². Ce brassage de populations “opposées” (dans le sens où des animosités existent) peut dans une certaine mesure réduire l’ambition et l'efficacité politique de la Régence. On rappelle que les communautés juives jouent un rôle essentiel dans le commerce et dans la course maritime de la Régence. Elles occupent un grand nombre de métiers et de fonctions en lien avec le commerce et les finances ⁶³. On peut penser que cet apport est essentiel, car la population musulmane n’exerce pas les fonctions commerciales-maritimes et les compétences qui y sont associées. D’une part, d’après les travaux de Xavier De Planhol ⁶⁴, les populations de l’Empire ottoman ne sont pas d’une grande maritimité. Les équipages des barbaresques seraient majoritairement commandés et composés par des chrétiens renégats et ou des musulmans devenus marins par la force des choses ⁶⁵. D’autre part, il ne faut pas voir une incompatibilité complète entre les communautés. Effectivement, dans le cas des groupes juifs, certains individus accèdent au rang de conseiller des deys, grâce à leurs réseaux et compétences ⁶⁶. Nous pouvons donc penser que ces relations parfois conflictuelles dégradent l’ensemble du système maritimo-commercial mais ne l’interrompt pas non plus. Ce système permet l’enrichissement de la Régence pendant près de trois siècles.
Enfin, cette société doit également faire face à des épisodes climatiques méditerranéens contraignants tels que la sécheresse mais aussi à des crises sanitaires, épidémiques. On pense alors à la peste de 1786.
b) Les crises militaires extérieures
De surcroît, après avoir évoqué les crises internes auxquelles la Régence doit faire face, nous pouvons évoquer les crises extérieures qui interviennent également dans la déstabilisation du régime.
Tout d’abord, la Régence d’Alger est confrontée à différents conflits qui nécessitent la mobilisation de forces armées terrestres et navales. Ces conflits peuvent déboucher sur de cuisantes défaites, et impliquent un déséquilibre de développement, nous le verrons. Dès sa fondation, le beylerbeylik d’Alger doit mener une série de combats contre les Espagnols. Ce conflit s’inscrit également dans la guerre de trois cents ans entre l’Empire ottoman et l’Espagne (guerre qui prend fin en 1786). Charles Quint, alors empereur de l’Espagne, entreprend en 1541 une offensive de grande ampleur sur Alger. Il envoie près de 450 navires et 65 galères transportant 22 000 hommes ⁶⁷. Mais cette opération tourne en échec à la suite d’une tempête qui a mis en déroute cette puissante armée. Le conflit avec les Espagnols est assez “intensif” durant près de cinquante ans, et certaines villes comme Oran reste jusqu’au XVIIIe siècle sous contrôle espagnol. Ces guerres permettent certes à la Régence de disposer de nouveaux territoires, notamment fiscaux, mais elles impliquent des investissements conséquents afin d’entretenir une armée. Des financements qui ne sont donc pas injectés dans le développement du pays.
En outre, l’arme principale de la Régence n’est autre que la course. Cependant, la guerre de course possède plusieurs limites qui apparaissent alors. En effet, en règle générale, la course est une initiative privée soutenue et ou réquisitionnée par un État afin de nuire au commerce des puissances rivales. Les navires corsaires obtiennent des lettres de marques qui légitiment leur action. Bien que les bénéfices du système de guerre de course soient contestés par différents historiens tels que Philippe Masson et Christian Buchet. La course représente néanmoins quelques intérêts, notamment dans le cas de la Régence d’Alger. D’une part, il s’agit d’un moyen peu coûteux pour lever et entretenir une force navale lorsqu’une puissance assez “féodale” telle que la Régence d’Alger manque d’organisation centrale militaire. D’autre part, la course est en quelque sorte “institutionnalisée” par les Algériens. Tout d’abord, l’héritage mémoriel laissé par les corsaires barbaresques est assez positif et nationalisé par les populations du XXe siècle ⁶⁸. On comprend donc que cette forme de combat fut d’une grande importance pour les deys notamment symbolique. De plus, les expéditions corsaires permettent un certain enrichissement pour les villes portuaires d’origine mais aussi pour le pouvoir central qui perçoit une partie des bénéfices réalisés (sur les prises) ⁶⁹. En revanche, ce système est limité. Effectivement, cette organisation ne permet pas de constituer une force navale permanente efficace, notamment au XVIIIe siècle avec la prédominance des guerres d'escadres. Dans le cas de la Régence d’Alger, on pourrait presque parler d’un “déséquilibre naval” avec l’absence d’une armée maritime permanente. Dans les sociétés européennes, notamment la société française, la course repose principalement sur l’initiative privée. C’est-à-dire que sont des armateurs privés qui arment des navires (parfois prêtés par la couronne) et en assurent son bon fonctionnement. L’absence d’un contrôle étatique peut engendrer certains problèmes. Concernant la Régence d’Alger, la course serait depuis 1580 une entreprise autonome selon Lemnouar Merouche ⁷⁰. Ce “déséquilibre naval” favorise les défaites maritimes du XIXe siècle. En 1815, l’intervention de la flotte américaine mais également britannique voit l’anéantissement des derniers corsaires barbaresques, pratique alors interdite cette même année lors du congrès de Vienne. La Régence est impuissante face à ces expéditions, tout comme en 1830 face au corps expéditionnaire français de Charles X.
Enfin, nous pouvons évoquer de surcroît, parmi les crises extérieures, les retards technologiques et le recul de l’Empire ottoman. Ces différents facteurs affaiblissent le régime des deys.
Ainsi, cet État semi-autonome est en proie à différentes crises et mouvements sociaux qui peuvent le fragiliser ainsi que limiter son influence. Les différents soulèvements armés de la part de tribus rebelles ne permettent pas dans certain laps de temps une réelle stabilité du pouvoir. Et, le déséquilibre naval ainsi que les nombreux conflits fragilisent la Régence.
Conclusion
En conclusion, nous pouvons dire que la Régence d’Alger exerce une influence certaine en Méditerranée. Elle est un véritable soutien à l’Empire ottoman contre les puissances européennes. Sa flotte de corsaires barbaresques est redoutable et redoutée dans tout l’espace méditerranéen. Elle lui apporte des renégats mais également des revenus grâce aux nombreuses prises effectuées en mer et grâce aux tributs versés par les puissances étrangères cherchant “protection” de leur commerce. Par son statut de beylerbeylik la Régence perçoit protection et soutien (diplomatique et militaire) de la part de la Sublime porte et par conséquent un certain statut au sein de cet espace méditerranéen. Cependant, l'organisation étatique, sociale et militaire de la Régence constitue un certain frein à son influence. D’une part, le système politique “féodal” établi de 1515 à 1830 ne garantit aux dirigeants de la province qu’un réel contrôle fiscal du pays. D’autre part, les populations composant la Régence entretiennent entre-elles des rapports de méfiances, ce qui peut dégrader l’ensemble démographique et le système économique qui semble assez divisé entre groupes communautaires. Concernant l'organisation militaire, il semble que la Régence ne dispose pas d’une force armée permanente importante. Et quant à sa force navale, elle se trouve être conçue exclusivement pour livrer une guerre de course provoquant alors un déséquilibre en cas d’affrontement face à des puissantes escadres. De plus, bien que le statut de beylerbeylik peut aux premiers abords renforcer militairement et diplomatiquement la Régence, il représente une limite à son influence non négligeable. Tout d’abord, les relations entretenus entre l’Empire et la Régence sont parfois conflictuels. Plusieurs révoltes armées ont eu lieu contre la domination ottomane notamment au XVIIe et XIXe siècle. Les Janissaires turcs et Kouloughlis (descendants d’indigènes et de Turcs) entretiennent des rapports de rivalité pour accéder au pouvoir. Les Turcs ne souhaitant pas voir une nationalisation du pouvoir algérien, ce qui réduirait leur influence dans ce territoire. On observe un sentiment d’appartenance régionale pour les populations de la Régence d’Alger mais également pour le noyau gouvernemental. La domination ottomane est alors de moins en moins bien vécue. Enfin, les crises militaires, telles que des défaites ou des soulèvements armés fragilisent la province d’Alger de manière conjoncturelle et ou structurelle. A cela s'ajoutent des épisodes climatiques de sécheresses (l’Algérie subit un climat dit méditerranéen) et des crises sanitaires comme épidémie de peste.
En outre, fondée en 1515 la Régence d’Alger demeure une province ottomane jusqu’en 1830 en devenant une possession française. Son histoire nationale en tant que territoire réellement indépendant commence alors en 1962 après la signature des accords d’Evian.
Gabriel Lalardie, juin 2024.
Notes
1 ALCARAZ Emmanuel, Histoire de l’Algérie et de ses mémoires. des origines au kirak, Paris, Éditions Karthala, 2021, page 49.
2 Ibid., page 47.
3 Ibid.
4 HÉLIE Jérôme, Petit Atlas historique des Temps modernes, Malakoff, Armand Colin, « Petit Atlas historique », 2021 page 48.
5 ALCARAZ Emmanuel, Ibid. page 52.
6 Ibid., pages 47-48.
7 BOYER Pierre, « Le problème Kouloughli dans la régence d'Alger », Dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°8, 1970, pages 79-94.
8 MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 », dans : BOUCHÈNE Abderrahmane (dir.), Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962, Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2014, pages. 89-94.
9 ALCARAZ Emmanuel, Ibid., page 48.
10 MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 », Ibid. pages. 89-94.
11 Ibid.
12 Ibid.
13 BOYER Pierre, Ibid., pages 93-106.
14 VALENSI Lucette, Juifs et musulmans en Algérie. VIIe-XXe siècle, Paris, Tallandier, 2018, page 76.
15 CHAILLOU Lucien, « Un projet de négociations entre l'Espagne et la Régence d'Alger en 1776 », Dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°23, 1977, pages 225-232.
16 VALENSI Lucette, ibid., page 76.
17 MEROUCHE Lemnouar, Ibid., pages. 89-94.
18 Ibid.
19 DE PLANHOL Xavier, « Les musulmans sur la Méditerranée », Dans : Regards sur la Méditerranée. Actes du 7ème colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 4 & 5 octobre 1996, Paris : Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1997, pages 151-166.
20 MEROUCHE Lemnouar,Ibid., pages. 89-94.
21 BOYER Pierre, « Les renégats et la marine de la Régence d'Alger », Dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°39, 1985, pages 93-106.
22 Ibid.
23 ALCARAZ Emmanuel, Ibid., page 47.
24 Ibid.
25 Ibid.
26 MEROUCHE Lemnouar, Ibid. pages. 89-94.
27 Ibid.
28 ALCARAZ Emmanuel, Ibid., page 48.
29 MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 », Ibid., pages. 89-94.
30 ALCARAZ Emmanuel, Ibid., page 48.
31 MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 »,Ibid., pages. 89-94.
32 ALCARAZ Emmanuel, Ibid, page 48.
33 CHARLÉTY Sébastien, Histoire de la Monarchie de Juillet. 1830-1848, Paris, Perrin, 2018, page 376.
34 BOYER Pierre, « La révolution dite des "Aghas" dans la régence d'Alger (1659-1671) », Dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°13-14, 1973, pages 159-170.
35 CHARLÉTY Sébastien, Ibid., page 377.
36 ALCARAZ Emmanuel, Histoire de l’Algérie et de ses mémoires. des origines au kirak, Paris, Éditions Karthala, 2021, page 51.
37 Ibid.
38 MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 », dans : BOUCHÈNE Abderrahmane (dir.), Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962, Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2014, pages. 89-94
39 CHARLÉTY Sébastien, Histoire de la Monarchie de Juillet. 1830-1848, Paris, Perrin, 2018, pages 376-377.
40 ALCARAZ Emmanuel, Ibid., page 47.
41 Ibid., pages 42-46.
42 CHARLÉTY Sébastien, Ibid., page 378.
43 Ibid.
44 VERMEREN Pierre (dir.), L’Empire colonial français en Afrique. Métropoles et colonies. Sociétés coloniales. De la conférence de Berlin (1884-1885) à la fin de la Guerre d’algérie (1962), Malakoff, Armand Colin, 2023, page 30.
45 CHARLÉTY Sébastien, Ibid., page 378.
46 Ibid., page 377.
47 MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 », Ibid., pages. 89-94.
48 VALENSI Lucette, Ibid., page 61.
49 Ibid.
50 Ibid.
51 Ibid.
52 ALCARAZ Emmanuel, Histoire de l’Algérie... Ibid., page 51.
53 VALENSI Lucette, Ibid., page 63.
54 ALCARAZ Emmanuel, Ibid., page 65.
55 VALENSI Lucette, Ibid., page 60.
56 CHARLÉTY Sébastien, Ibid., pages 376-377.
57 ALCARAZ Emmanuel, Ibid., page 48.
58 MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 », Ibid., pages. 89-94.
59 BOYER Pierre, « La révolution dite des "Aghas" dans la régence d'Alger (1659-1671) », Dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°13-14, 1973, pages 159-170.
60 MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 », Ibid., pages. 89-94.
61 VALENSI Lucette, Ibid., page 77.
62 ALCARAZ Emmanuel, Ibid., page 65.
63 VALENSI Lucette, Ibid., page 70.
64 DE PLANHOL Xavier, « Les musulmans sur la Méditerranée », Dans : Regards sur la Méditerranée. Actes du 7ème colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 4 & 5 octobre 1996, Paris : Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1997, pages 151-166.
65 LE BRUN Dominique, La vraie histoire des corsaire, Paris, Tallandier, 2024, page 44.
66 VALENSI Lucette, Ibid., page 66.
67 VAN KRIEKEN Gérard, Corsaires et marchands. Les relations entre Alger et les Pays-Bas 1604-1830. Éditions Bouchène, « Histoire du Maghreb », 2002, page 13.
68 ALCARAZ Emmanuel, Ibid., page 50.
69 FONTENAY Michel, « La place de la course dans l'économie portuaire : l'exemple de Malte et des ports barbaresques », Dans : Annales. Économies. Sociétés. Civilisations, 43ᵉ année, N. 6, 1988, pages 1321-1347.
70 MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 », Ibid., pages. 89-94.
Bibliographie
ouvrages:
- ALCARAZ Emmanuel, Histoire de l’Algérie et de ses mémoires. des origines au kirak, Paris, Éditions Karthala, 2021.
- BOUCHÈNE Abderrahmane (dir.), Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962, Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2014.
- BURESI Pascal (dir.), Histoire des pays d’Islam. De la conquête de Constantinople à l’âge des révolutions, Malakoff, Armand Colin, 2018.
- CHARLÉTY Sébastien, Histoire de la Monarchie de Juillet. 1830-1848, Paris, Perrin, 2018.
- DE GRAMMONT Henri-Delmas, Histoire d'Alger sous la domination turque. 1515-1830, Éditions Bouchène, 2002.
- ELDEM Edhem, L'empire ottoman, Paris, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2022.
- HÉLIE Jérôme, Petit Atlas historique des Temps modernes, Malakoff, Armand Colin, « Petit Atlas historique », 2021.
- HITZEL Frédéric, L’Empire ottoman. XVe-XVIIIe siècles, Paris, Les belles lettres, 2001.
- KITSIKIS Dimitri, L’Empire Ottoman, Paris, Presses Universitaires de France, “Que-sais-je”, 1985.
- LE BRUN Dominique, La vraie histoire des corsaire, Paris, Tallandier, 2024.
- LESURE Michel, Lépante. La crise de l'Empire ottoman, Gallimard, « Folio Histoire », 2014.
- MOREAU Odile, L'Empire ottoman au XIXe siècle, Malakoff, Armand Colin, 2020.
- OULD CADI MONTEBOURG, Leïla, Alger. une cité turque au temps de l’esclavage, Presses universitaires de la Méditerranée, 2006.
- SOLNON Jean-François, L'Empire ottoman et l'Europe, Paris, Perrin, « Tempus », 2017.
- VAN KRIEKEN Gérard, Corsaires et marchands. Les relations entre Alger et les Pays-Bas 1604-1830. Éditions Bouchène, « Histoire du Maghreb », 2002
- VALENSI Lucette, Juifs et musulmans en Algérie. VIIe-XXe siècle, Paris, Tallandier, 2018.
- VERMEREN Pierre (dir.), L’Empire colonial français en Afrique. Métropoles et colonies. Sociétés coloniales. De la conférence de Berlin (1884-1885) à la fin de la Guerre d’algérie (1962), Malakoff, Armand Colin, 2023.
chapitres d’ouvrage:
- MEROUCHE Lemnouar, « L'Algérie de 1830 », dans : BOUCHÈNE Abderrahmane (dir.), Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962, Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2014, pages. 89-94.
articles universitaires:
- BOYER Pierre, « Le problème Kouloughli dans la régence d'Alger », Dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°8, 1970, pages 79-94.
- BOYER Pierre, « La révolution dite des "Aghas" dans la régence d'Alger (1659-1671) », Dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°13-14, 1973, pages 159-170.
- BOYER Pierre, « Les renégats et la marine de la Régence d'Alger », Dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°39, 1985, pages 93-106.
- CHAILLOU Lucien, « Un projet de négociations entre l'Espagne et la Régence d'Alger en 1776 », Dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°23, 1977, pages 225-232.
- DE PLANHOL Xavier, « Les musulmans sur la Méditerranée », Dans : Regards sur la Méditerranée. Actes du 7ème colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 4 & 5 octobre 1996, Paris : Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1997, pages 151-166.
- FONTENAY Michel, « La place de la course dans l'économie portuaire : l'exemple de Malte et des ports barbaresques », Dans : Annales. Économies. Sociétés. Civilisations, 43ᵉ année, N. 6, 1988, pages 1321-1347.
- MATHIEX Jean, « Sur la marine marchande barbaresque au XVIIIe siècle », Dans : Annales. Economies. Sociétés. Civilisations, 13ᵉ année, N. 1, 1958, pages 87-93.
- MESNARD Pierre, « Charles-Quint et les Barbaresques », Dans : Bulletin Hispanique, tome 61, n°2-3, 1959, pages 215-235.
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