MEMORIAL : Le mémorial du Quai Branly
“Quand les plaies se sont lentement refermées non sans laisser de profondes cicatrices, alors vient le temps de la mémoire et de la reconnaissance”, Jacque Chirac (président de la République Française de 1995 à 2007).
C’est le 5 décembre 2002 qu’est inauguré le Mémorial national de la Guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, soit près de 40 ans après le conflit. Cette date devient aussi la journée nationale d’hommage pour la mémoire des guerres d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.
Création
Ce monument est l'œuvre de Gérard Collin-Thiébaut, il commémore les personnels supplétifs et militaires “Morts pour la France”, mais aussi les civils disparus lors des guerres en Afrique du Nord de 1952-1962.
Situé dans le 7ème arrondissement, en face de la Tour Eiffel, le monument du Quai Branly s’inscrit dans une volonté de mémoire. De plus, sa nomination est due au physicien français Édouard Branly, pour son travail sur les ondes radios.
La réflexion pour la création d’un monument mémoriel de la guerre d’Algérie commence en 1998 par la mise en place d’un groupe de réflexion. Ce dernier conclut que la construction d’un mémorial dans Paris, symbolise la reconnaissance nationale pour les combattants “morts pour la France” dans le cadre de ce conflit. Une guerre qui de 1952 à 1962 a mobilisé 1 343 000 conscrits, 405 000 militaires de carrières ou engagés et 200 000 supplétifs.
Le monument
Le mémorial se compose de 3 colonnes mémorielles électroniques ainsi que de stèles. Défilent verticalement de bas en haut les noms des victimes civiles disparues, militaires et des forces supplétives ayant le statut “Morts pour la France”.
Cette notion de “Mort pour la France” est instituée tout d’abord par la loi du 2 juillet 1915 et modifiée par celle du 22 février 1922, au lendemain de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Elle désigne ‘’tout acte de décès d’un militaire ou civil tué à l’ennemi ou mort dans des circonstances se rapportant à la guerre’’.
Les colonnes du mémorial sont aux couleurs du drapeau national. Ainsi, la colonne la plus à gauche est de couleur bleue, la centrale de couleur blanche et celle à droite de couleur rouge.
Les colonnes bleue et blanche affichent par ordre chronologique puis alphabétique les victimes, tandis que la colonne rouge est intéractive, et peut afficher le nom souhaité présent dans la base de donnée, grâce à une borne. Cette base de données est renouvelée régulièrement du fait de l’évolution des statuts “disparus” pour certaines victimes.
En plus des trois colonnes au Quai Branly, il y a aussi ‘’les stèles du souvenir’’ qui rendent hommage aux combattants des forces supplétives, avec comme inscription sur l’une d’elles : « 1954-1962 : À la mémoire de tous les combattants des forces supplétives. Soldats de France. Fidélité Honneur Patrie ».
Ainsi qu’à l’ensemble des victimes qu’elles soient militaires ou civiles, avec la ‘’dédicace au sol’’. Il y est écrit : « À la mémoire des combattants morts pour la France lors de la Guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie et à celle de tous les membres des forces supplétives tués après le cessez-le-feu en Algérie (19 mars 1962) dont beaucoup n’ont pas été identifiés ».
Depuis son inauguration, le mémorial national connaît une mise en valeur régulière. Par son statut, il est entretenu par le ministère des Armées ainsi que l’ONAC-VG (Organisation Nationale des Anciens Combattants de la guerre d’Algérie). Sa dernière rénovation date de 2022.
Le mémorial en quelques dates
5 décembre 2002
Le Mémorial est inauguré au quai Branly, et la date deviendra la journée nationale d’hommage aux Morts pour la France de la guerre d’Algérie et pendant les combats du Maroc et de la Tunisie.
5 décembre 2003
Mise en ligne de la base de données des Morts pour la France sur le site internet “Mémoires des hommes”
Mars 2010
Ajout des victimes civiles innocentes sur la colonne centrale (colonne blanche)
Ajout des victimes de la manifestation de la rue d’Isly (Alger)
Décembre 2010
Ajout des victimes décédées en 1962
Mai 2012
Ajout des des victimes civiles disparues, soit 1537 noms
Ajout des marins morts pour la France
Juin 2014
Ajout des personnels féminins des équipes médico-sociales itinérantes
5 juillet 2022
Rénovation du site mémorial
Le mémorial en chiffres
Colonne bleu (individus Morts pour la France) : 25 826 noms
Colonne blanche (victimes civiles disparues et victimes innocentes): 1537 noms pour les civils disparus, 60 noms pour les victimes innocentes.
Lisa Facon et Gabriel Lalardie, juillet 2023
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