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EMPIRE FRANCAIS  : QUELQUES TERMES DES GUERRES DE L’EMPIRE FRANÇAIS ENCORE UTILISES DANS LE LANGAGE MILITAIRE OU FAMILIER
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EMPIRE FRANCAIS : QUELQUES TERMES DES GUERRES DE L’EMPIRE FRANÇAIS ENCORE UTILISES DANS LE LANGAGE MILITAIRE OU FAMILIER

Dans cette liste loin d’être complète[1], certains de ces termes sont tombés en désuétude, d’autres survivent dans l’argot militaire et les chants, d’autres encore sont passés le langage courant. Ils témoignent de longs échanges entre les deux rives de la Méditerranée et même, par les hasards de l’histoire, avec l’empire ottoman.

AGHAL : cordon noir qui maintient le KEFFIEH. Pour les cérémonies, l’AGHAL est constitué de trois cordons.

AMAN : demander, ou faire, l’aman, c’est demander le pardon.

AMIRAL : contraction de « amir-al-bahr » ou prince de la mer (1249 en Français).

BALEK : mot argotique en français pour « cela suffit », par analogie avec l’expression « du balai » qui ressemble phonétiquement à l’arabe « balek » ou « laissez passer ».

BARAKA : verbe arabe : d’abord « s’agenouiller » (pour les chameaux) puis par extension « protection divine » (mais son inverse, la malchance ou « scoumoune » mot apparu vers 1920 en Algérie, n’est pas arabe mais corse, de l’italien « scomunica », dérivé du latin « excomunicatio »)

BARDA : bât pour un âne, introduit vers 1848.

BAROUD : combat en arabe.

BAROUF : Mot signalé à la fin du XIXème siècle dans les ports méditerranéens, aussi « baroufa », qui viendrait sabir algérien[2].

BENI OUI OUI : jeu de mots péjoratif quoi apparait dans les années 1880 pour désigner les suiveurs, qui serait né dans l’Algérie coloniale. Vient de l’arabe « beni » (fils de) et de « oui » répété deux fois pour donner la consonance d’un nom de tribu.

BLED : en arabe, le pays. Devenu péjoratif appliqué à un lieu petit et sans intérêt.

BOCHE : En vieux français, une « boche » était une boule de bois, et « al » serait le diminutif de « Allemand », d’où le raccourci : allemand = tête dure … D’autres pensent que le mot viendrait des troupes nord-africaines désignant l’ennemi.

BOHUT : l’aumônier en argot maritime[3], apocope du mot « marabout » (prononcer « bohute »). (voir : MARAB)

BURNOUS : manteau en forme de cape.

CAÏD : autorité nommée par les Français pour représenter son village. La Légion Etrangère dénomme ainsi le général qui la commande, et en argot, il s’agit d’un chef respecté, avec tendance maffieuse.

CHABRAQUE : couverture de cheval (du Turc « tchaprak », puis Allemand ou Hongrois « Schabracke » (XIX° siècle)

CHAOUCHE (péjoratif) : du turc « chiaoux », porteur d’ordres, ordonnance, devenu synonyme de serviteur.

CHECHE : bande de tissu enroulé autour de la tête (= REZZAH)

CHECHIA : de l’arabe « châchîya » (du nom de la ville de Chach en Ouzbekistan où on fabriquait des bonnets). Couvre-chef masculin, principalement en Tunisie. Désigne les coiffes des Zouaves, Spahis et certains tirailleurs.

CHIBANI : « vieil homme » en Arabe. Associé à « vieux », ce nom désigne un statut (anciens ouvriers ou anciens combattants) avec une nuance affective.

CHLEUH : avant d’être « l’allemand », désigne en arabe une tribu berbère du Maroc que les soldats français combattaient.

CIRCASSIENS : voir TCHERKESSES

CLEBS : le chien, de l’arabe كلب, kalb ou kelb, kleb au pluriel. A donné aussi : clébard, klebs..

COUSCOUS : plat berbère originaire du Maghreb. Plat emblématique des jours de fête, il est popularisé en France dès le début du XXème siècle par les Français d’Algérie revenant en Métropole. (dans les textes du début de la conquête, on trouve souvent « couscoussou »)

DJEDDAD : selle bédouine des méharistes

DOLMAN : du turc dolāmān, passé au Hongrois (dolmany) puis à l’Allemand Dolman.

DRUZES : tribus vivant dans le sud-ouest de la Syrie.

FANTASIA : mot arabe signifiant panache, gloriole (par extension et suite aux tableaux orientalisants, est confondu avec la parade de cavaliers tirant au galop.

FELLAGHA, FELLS : du verbe arabe « couper », désigne à partir de 1952 les rebelles.

FEZ : coiffure marocaine (du nom de la ville de Fez où elle était fabriquée)

FILALI : ceinturon et baudrier de cuir rouge ou jaune foncé, d’origine marocaine.

FISSA : de l’arabe « vite »

FOURREAU : de l’ancien français « fuerre » (XI° siècle) issu du Francique « fôdr »

FUTAL (pantalon) : terme argotique qui pourrait être formé par suffixation, soit à partir de l'arabe fout'a (culotte), soit à partir de l'allemand Futte (étui).

GANDOURAH : manteau ou blouse recouvrant la tenue, en tissu kaki clair (du Berbère « qandur »).

GOUM : en arabe « troupe de combattants » (les membres sont les goumiers, de 1908 à 1955) équivalente à une compagnie.

GUITOUNE : « tente » en Arabe, ce terme apparait vers 1838, et se répand dans le langage militaire, jusqu’à prendre le sens d’abri sommaire.

HARKA : du verbe arabe « haraka », se déplacer, donc troupe en mouvement.

HARKI : membre d’une harka.

HCHOUMA : la honte, en arabe algérien et marocain.

HUSSARD : du Hongrois « huszar » (chiffre vingt car chaque village devait fournir un cavalier contre les Turcs pour vingt habitants), via l’Allemand « Husar ».

INCH’ALLAH : « si Dieu le veut », (presque) passé dans la langage courant pour évoquer le destin …

ISMAILIENS : secte chiite extrémiste en Syrie

KEFFIEH : coiffure des troupes indigènes (carrés de tissus) blancs à carreaux rouges pour les Druzes, en soie rouge pour les tenues de prises d’armes, en soie blanche pour les autres tenues.

KHOKHDJES : bissacs en grosse toile de laine accrochés sur les côtés de la selle, richement brodés et couverts de pompons.

KIF-KIF : « comme » en Arabe, expression signifiant « pareil » ou « identique », importée en France par les soldats de l’armée d’Afrique, souvent associée au mot « bourricot »)

KLEBS : voir Clebs

KOLBACK : ou COLBACK : bonnet de fourrure, du Turc « qalpâq » (XIX° siècle)

KROUMIR : du nom d'un ensemble de tribus pillardes de la frontière algéro-tunisienne[4]. Ce mot servait à désigner un voyou et plus récemment une personne réactionnaire (souvent associé à « vieux »), enfin un chausson porté à l’intérieur de cuissardes ou de sabots.

KSOUR : pluriel de « Ksar », village fortifié en montagne, mais aussi palis ou grenier.

KURDES : peuple d’Asie occidentale présent en Syrie, Turquie, Irak ..

LITHAM : chez les Touaregs, voile couvrant la partie inférieure du visage.

LONGE : corde en laine pour guider le méhari, terme aussi utilisé dans la cavalerie.

MAGHREB : à l’origine DJEZAIR EL MAGHREB (« ile du couchant ») nom donné par les premiers envahisseurs arabes arrivant de l’Est.

MAGHZEN : en Algérie, cavaliers au service du Bey.

MARAB : l’aumônier, surtout dans l’armée de terre, apocope de « marabout ». Spécifique au Prytanée militaire de la Flèche, l’aumônerie catholique s’appelle la « Marabie » (Voir aussi : BOHUT)

MAROQUINADES : francisation de l’italien « marocchinate », ce mot désigne la série de pillages et de viols effectués sur la population italienne entre avril et juin 1944, par des membres du corps expéditionnaire français (Goumiers marocains, tirailleurs algériens, tunisiens sénégalais) en Italie centrale et méridionale[5].

MATRAQUE : apparu vers 1860, de l’arabe « maṭraqa », bâton qui sert à diriger les animaux.

MAZAGRAN : récipient plus haut qu’une tasse, permettant de boire le café allongé.(voir  « rue de Mazagran »)

MEHARA : peloton de méharistes.

MEHARI : chameau.

MEKTOUB : destin (« c’était écrit »)

RAHLA : selle saharienne accompagnée d’une croix d’Agadès

RAMDAM (faire du …) : mot apparu dès la conquête de l’Algérie, évoquant le bruit fait à la tombée de la nuit par les croyants qui rompent le jeûne du Ramadan.

RAZZIA : raid destiné à s’emparer de butin (REZZOU : mot touareg correspondant).

SEDRIA : gilet oriental de la tenue des Zouaves et des Tirailleurs.

SEROUAL : pantalon de toile très ample

SMALAH : réunion de tentes, en arabe algérien (« zmâla »). Popularisé par l’épisode de la prise de la Smalah d’Abd el-Kader, ce terme prend souvent le sens de famille nombreuse.

SPAHI : du persan « sepâhi » (cavalier) via le turc « sipahi » (cavalier de la garde du sultan, XVI° siècle). A aussi donné « cipaye » en Inde.

TABOR : du turc « tabur », unité regroupant en guerre plusieurs goums.

TARGUI : pluriel de TOUAREG

TOUBIB : médecin, de l’arabe tbib (savant, sorcier ...) introduit en 1863.

TOUG : emblème ottoman formé d’une queue de cheval attachée au bout d’une pique

ZOUAVES : tribu kabyle (« Zwawas », « Zaouias ») Subdivision d’arme créée à partir de 1831 lors de la conquête de l’Algérie.

 

NOTES : 

[1] Elle n’est en effet consacrée qu’aux termes ayant un lien avec la symbolique, les traditions ou l’histoire militaire.

[2] Dans le Dict. de la lang. franque ou petit mauresque ... à l'usage des Français en Afrique, 1830, Marseille.

[3] FALMOR Jeff, La mer à rire-300 mots & expressions iodées, Chateaulin, 2024, Locus Solus, 253 p.

[4] Par exemple dans MAUPASSANT, Guy de, Contes et nouvelles, tome 1, Histoire corse, 1881, p. 43.

[5] Julie Le Gac, Vaincre sans gloire. Le Corps expéditionnaire français en Italie (novembre 1942-juillet 1944),

Paris, Les Belles-Lettres /ministère de la défense-DMPA, 2013.

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