Hommage à ceux qui ont sauvé des Harkis
Journée d'études qui s'est déroulée le jeudi 22 septembre 2022 à l'Auditorium Austerlitz du Musée de l'Armée
La question est pour le moins iconoclaste et inédite, puisqu’à notre connaissance, aucune manifestation publique ou scientifique ne s’est jamais intéressée à ce sujet demeuré pendant. Or le déménagement de près de 30 000 harkis en métropole en 1962, avec environ le double de membres de leurs familles (soit un total de 88 000 à 90 000 personnes), a reposé sur des infrastructures et des chaînes de solidarité manifestes.
Mais cette action de résistance aux ordres des pouvoirs publics qui interdisaient le transfert des harkis, et les circonstances générales d’un grand silence ayant entouré la question harkie en France au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, a occulté cette question des « aidants » : Qui sont-ils ? Étaient-ils organisés ou isolés ? Ont-ils agi secrètement ou au grand jour ? Par quels ruses et stratagèmes, et avec quels fonds ont-ils procédé ? Furent-ils nombreux ? Étaient-ils militaires, soldats, marins, gendarmes ou officiers des SAS par exemple, ou civils, amis, hommes politiques ou cadres administratifs, voire Algériens ? Existe-t-il d’ailleurs des traces dans les archives de ces actions concertées de l’été et de l’automne 1962 : et existe-t-il des archives autres que judiciaires relatives à une action proscrite ? Faut-il s’en remettre aux témoignages ou aux organisations internationales, à la presse ou aux récits des harkis eux-mêmes ?
C’est donc une question lourde et méconnue à laquelle vous invite à réfléchir à la FM-GACMT, en vue de la journée d’étude du 22 septembre 2022. La Fondation va procéder, avec ses moyens, à une exploration des fonds du SHD relatifs à cette question. Mais elle compte sur une quinzaine d’acteurs, de témoins ou d’historiens pour enrichir la réflexion et apporter des réponses à une partie des questions posées.
Car cette journée d’étude a posé une question nouvelle sur le terrain scientifique, et n’a eu nullement l’ambition à ce stade de clore ce débat inédit.
Programme ►
• Discours de Jean-Marie Bockel, ancien ministre, président de la commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis.
Le texte est lu par le Général Bernard Barrera, viceprésident de la FM-GACMT
LE CONTEXTE DU TRANSFERT
• Introduction par Pierre Vermeren
• « Y a-t-il eu un précédent en Indochine ? », par le Lieutenant-colonel (ER) Michel David.
• « Qu’est-ce que les harkis ? », par François-Xavier Hautreux, docteur en histoire.
• « De Gaulle et les harkis en 1962 », par le Professeur Mohand Hamoumou, Président d'Ajir.
• « En action avec le général Meyer», par le Père Alain Maillard de la Morandais.
• « Etat des sources sur les personnes qui ont sauvé les harkis », par Mohamed Laradi, doctorant.
MILITAIRES ET INSTITUTIONS FRANÇAISES DANS LE TRANSFERT »
• « Ces hommes qui ont désobéis en 1962 » par Fatima Besnaci-Lancou et Houria Delourme-Bentayeb, docteures en histoire.
• « Ceux qui ont sauvé des harkis », par le Colonel Daniel Abolivier, Président de l’association des SAS.
• « Le rôle de l’Armée de terre » (avec présentation commentée de photographies prises au camp de Zeralda), par le Colonel Jacques Wogelweith et Vincent Zaragoza.
LA PERSONNE / LES CIRCONSTANCES/ CE QU'ILS ONT FAIT ?
• « L'action de mon père Jean-Marie Robert, sous-préfet d'Akbou, dan sle sauvetage et l'aide aux harkis et à leurs familles », par Hugues Robert.
• « L'action du général Maurice Faivre », par le lieutenant-colonel Vincent Aarbaretier.
• « L'action du lieutenant Durand », par Mohamed Seby.
• « Ma famille a été évacuée par l'armée française », par Hafida Chabi.
• « Les Calots bleus, « harkis de Paris », policiers auxiliaires demeurés en France », par Ahmed Goudjil, président de l’AFPA.
ACTION D'INSTITUTIONS ET ASSOCIATIONS, EN FRANCE ET EN ALGERIE, APRES LES ACORDS D'EVIAN
• « La Croix-Rouge internationale auprès des harkis emprisonnés dans l'Algérie indépendante » par Fatima Besnaci-Lancou.
• « La position de l’État qui a évolué depuis 1962 vis-à-vis de ceux qui ont sauvé des harkis et désobéi aux ordres ». Cas du banquier M. WORMSER et du CNMF (Comité national pour les musulmans français), créé en janvier 1963, dit Comité Parodi, par le professeur Mohand Hamoumou et Mohamed Haddouche.
• Synthèse et conclusion, par le professeur Pierre Vermeren.
Les actes de ce colloque sont parus aux éditions Riveneuve en mars 2024
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