COLONISATION : La conquête de l'Algérie sous la Monarchie de juillet
Introduction
Le 14 juin 1830, Charles X roi de France ordonne l’envoi d’un corps expéditionnaire ayant pour objectif la prise d’Alger. Cette expédition appelée expédition d'Alger, pose la base de la présence française en Algérie tout au long du XIXe et XXe siècles. C’est dans un contexte politique particulier que cette expédition est décidée.
La campagne s’est déroulée du 14 juin au 5 juillet 1830. Elle a vu jour dans des conditions politiques spécifiques. Le régime monarchique de Charles X connaît alors en cette année 1830 des protestations politiques de la part de la rue et de la Chambre des députés. Il lui faut rétablir son autorité sur la Chambre qu'il dissout le 16 mai 1830 et organiser de nouvelles élections 1. C’est alors que le roi restauré opte pour une expédition militaire outre-méditerranée afin d’unifier le royaume autour de sa personne. Mais de cette simple opération militaire découle la suite de la présence française en Algérie.
On peut alors se demander, dans quelle mesure la conquête de l’Algérie est une conquête importante du règne ?
Dans un premier temps, nous nous intéresserons au prestige de la conquête de l’Algérie. Dans un second temps, nous évoquerons le processus de colonisation spécifique de ce territoire.
La conquête de l’Algérie repose sur un certain prestige
Une Glorification de la famille royale
La conquête militaire de l’Algérie apparaît comme un élément de “glorifiaction” du régime de Juillet. Elle sert à renforcer le prestige dynastique et militaire du royaume des Français.
Tout d’abord, dès l’année 1830, au début de son règne, Louis-Philippe 1er rencontre diverses contestations populaires. La contestation est telle que le 10 avril 1831, l'État autorise les forces de l’ordre à ouvrir le feu sur tout rassemblement après 3 sommations 2. Nous avons aussi du 20 au 22 novembre 1831 de violentes émeutes qui éclatent à Lyon. Ainsi, peut on voir en l’organisation de campagnes militaires un moyen d’unir les opinions de la Nation autour d’une cause commune (comme l’avait fait Charles X) ? Ce projet militaire voit la France affronter un État vassal de l’Empire ottoman, un empire qui reste une puissance régionale importante.
Ce schéma politique pourrait s'inscrire dans la même logique que l’expédition d’Alger de 1830.
Cette première expédition qui s’est déroulée du 14 juin au 5 juillet offre au roi Charles X l'opportunité de redorer l’image d’un roi, de rétablir l’autorité du monarque, de détourner “l’opinion publique” des problèmes intérieurs du royaume et de défendre les intérêts économiques de ses sujets 3. Les intérêts commerciaux étaient alors en partie menacés par les barbaresques du Dey d’Alger. Une opération militaire semble donc être la solution pour défendre les intérêts nationaux et pour unir les sujets du roi autour de sa personne.
Le recouvrement des dettes du Directoire, ainsi que la crise diplomatique entre la Régence d’Alger et la France sont les prétextes à l’invasion. On peut par exemple évoquer l’étincelle de la crise: le “coup de l’éventail”.
Bien que cette mission se montre comme une “opération de police méditerranéenne” 4, l’expédition d’Alger ne suffit pas à renforcer Charles X qui est déposé en juillet 1830 à la suite des “Trois Glorieuses”. Le régime de Juillet qui succède au règne de Charles de Bourbon est installé en juillet 1830. Il s’agit d’un régime très récent et structuré sur les bases nouvelles, une nouvelle Charte. Nous n’avons plus un roi de France, mais un roi des Français qui ne tient sa légitimité que du peuple et de la charte.
Un régime “préparlementaire” 5, qui se veut d’être l'accomplissement et la synthèse de la Révolution Française, de l’Empire ainsi que de l’Ancien Régime. Nous pouvons alors penser que Louis-Philippe voit cette conquête comme un moyen d’enraciner sa dynastie et de glorifier ce nouveau régime par des succès militaires.
Différents membres de la famille royale participent à la conquête. Cela permet l’illustration militaire et politique de la nouvelle dynastie régnante qui ne fait pas l’unanimité chez les royalistes de France.
Parmi ces princes de sangs qui guerroient, on retrouve Ferdinand Philippe, duc d’Orléans, l’héritier du trône et son frère Henri d’Orléans, duc d’Aumale. Les deux fils du roi se distinguent durant le conflit comme en 1835, lorsque le duc d’Orléans triomphe de la bataille de l’Habrah et de Mascara. Quant à Henri d’Orléans, c’est en 1843 qu’il s’illustre quand il parvient à s’emparer de la smalah. Il s’agit de la cour de Abd El-kader, sa capitale mouvante/ambulante.
Outre ces distinctions militaires à l’image des victoires de l’Empire, le roi et sa famille établissent des villes qui commémorent les noms de la dynastie des Orléans.
C’est ainsi qu’en 1838 est fondée Philippeville en l’honneur du roi des Français Louis Philippe 1er, et en 1843 Orléansville en hommage du prince Ferdinand Philippe décédé en 1842.
L’illustration militaire contre un vassal de l’Empire Ottoman, un puissant Empire.
Les campagnes des années 1830 aux années 1848 permettent à l’armée de s’illustrer au combat comme sous le Premier Empire. Elles favorisent l’émergence d’une nouvelle classe militaire autre que celle de l’Empire Napoléonien.
Différents jeunes officiers vont ainsi progresser dans la hiérarchie militaire.
On retrouve l’exemple d’Achille Baraguey ; cet homme est promu colonel à la suite de la chute d’Alger en 1830, en 1836 maréchal de camp, directeur de l'École polytechnique de 1836 à 1840 et enfin lieutenant-général en 1844 quand il retourne en Algérie 6.
L’armée française obtient de nombreuses victoires au cours de la conquête. Bien qu’il y ait une nouvelle génération d’officiers, pour l’essentiel ce sont des expérimentés déjà en service sous le gouvernement de Napoléon 1er.
Il y a deux chefs militaires clefs dans la conquête juilletiste de l’Algérie: le maréchal Clauzel et le maréchal Bugeaud.
Le comte de Clauzel est à la tête des armées en Algérie de 1830 à 1840 jusqu'à son remplacement par Thomas Bugeaud. Il est aussi gouverneur d'Algérie pendant une courte période.
Sous le commandement de Clauzel et de ses prédécesseurs, la France remporte une série de victoires décisives face aux armées locales de la régence et de ses alliés. Tout d’abord elle débarque avec 40 000 hommes et prend Alger en juillet 1830 mettant fin au “règne” du Dey, mais elle pose aussi les bases de la présence française en Algérie 7.
La conquête est violente, notamment sous les ordres du maréchal Thomas Bugeaud 8. La politique est celle de la terre brûlée et l’application de méthodes peu conventionnelles. C’est avec ces procédés que Abdelkader et ses soutiens sont vaincus le 27 décembre 1847 lorsqu’il capitule.
Pour réaliser l’expédition d’Alger de juin à juillet 1830, la métropole française envoie près de 35 000 soldats, 80 pièces d'artillerie et plus de 400 navires. Pour les années 1840-1847, on serait sur un chiffre de 100 000 hommes mis à la disposition du maréchal Bugeaud 9. Parmi ces hommes de troupes, des indigènes sont intégrés dans l’armée. Cette intégration permet notamment de contrer plus efficacement les armées d’Abdelkader.
L’armée française en Algérie est composée à 70% de conscrits entre 1830 et 1834 10. Envoyer des conscrits dans cette campagne militaire permet l’entretien d’une troupe efficace en combat et l'acquisition de connaissance de la guerre.
Ces triomphes militaires sont notamment diffusés par les nombreuses productions artistiques, telles que les peintures.
De plus, les résistances armées face au Royaume de France sont moyennement efficaces. L’émir Abd-Elkader met en place une sorte de guerre sainte pour lutter contre la France. L’objectif est de lever le plus de soldats en mettant en avant une unité religieuse contre le royaume de France. Les méthodes d’actions sont de type guérilla.
En 1840, Abdelkader reçoit le soutien du sultan du Maroc. En réponse, le prince de Joinville bombarde avec une escadre Tanger et Mogador.
Nommé maréchal en 1843, Bugeaud obtient une victoire retentissante le 14 août 1844 lors de la bataille d’Isly. Il écrase la cavalerie marocaine.
Les techniques de combat utilisées par Abdelkader, efficaces au début du conflit, sont à partir de 1840 dépassées. Notamment grâce à l’apport de troupes indigènes dans les rangs français.
Il ne faut pas voir non plus cette conquête comme une “promenade de santé”. En effet, la ville de Constantine est un exemple d’adversité que les troupes royales ont rencontré. La ville est assiégée une première fois en 1836, sans succès. Il faut un second siège en 1837 pour voir la ville tombée sous domination française.
En territoire conquis, l’armée française rencontre quelques contestations civiles entre 1830 et 1832. Mais, ces petites révoltes locales concernent davantage les espaces ruraux. Les citadins ne représentent pas une menace pour la conquête, notamment en intégrant pour certains la garde nationale ou urbaine 11.
Autre élément, l’intégration des troupes locales dans l’armée royale constitue aussi une certaine glorification du prestige militaire. On pourrait comparer cette armée “multi-nationale” comme la continuation des armées impériales de Napoléon 1er, avec une armée qui repose sur des troupes de la nation française et des troupes étrangères qui glorifient les conquêtes et parties de l’Empire 12. Ainsi, les troupes coloniales d’Algérie pourraient incarner un certain prestige.
Intégrer des troupes “étrangères” dans les armées représentent aussi un atout stratégique, un atout exploité par l’Empereur Napoléon 1er lors de ses campagnes 13.
On a tout au long de la période de la conquête, une dynamique de création d’unités militaires à partir de troupes locales. L’année 1831 marque un tournant dans la composition de l'armée française. On a l’apparition de “l’Armée d’Afrique” en plus de l’Armée métropolitaine. Dans l’Armée d’Afrique, en plus de soldats métropolitains, des indigènes d’Algérie sont intégrés comme troupes auxiliaires. Ces unités sont censées être plus efficaces dans la guerre de contre-guérilla face à Abdelkader 14.
C’est ainsi que le 1er octobre 1830 est formé le corps des zouaves validé par ordonnance royale 21 mars 1831. On retrouve dans ce corps d’armée des anciennes troupes mercenaires de la régence d’Alger. Il s'agit principalement d’individus originaires de la confédération des zouaouas. Les zouaves vont par exemple participer au siège de Constantine en 1837.
En 1839, ce sont 4 régiments de zouaves à cheval qui sont créés (notamment pour harceler les troupes ennemies).
On pourrait aussi citer les unités de tirailleurs qui sont créées en 1842. Et enfin les troupes spahis mises en place en 1834.
On peut se demander si la création de ces unités indigènes répond à un besoin d’assurer une présence militaire moins rude, comme une sorte de transition entre la régence d’Alger et le royaume des Français.
En plus de l’aide de ces troupes auxiliaires, le pouvoir colonial peut compter sur l'appui de quelques élites politiques locales 15. Par exemple, en 1835 le chef des Douaïrs et des Smelas (des tribus), Mustapha Ben Ismaïl, rejoint le camp colonial et coopère avec les autorités françaises 16.
L’orientalisme et les idéaux républicains renforcent le prestige de la conquête
Le phénomène de l’orientalisme joue un rôle dans le prestige de la conquête de l’Algérie et peut expliquer d’une certaine façon l’engouement pour la capture de cette terre.
Tout d’abord, l’orientalisme est un mouvement artistique et de curiosité qui s'intéresse au monde oriental, le Levant. Il est principalement question de l’Egypte, de la Perse mais aussi de l’Empire Ottoman. Ce courant artistique naît au au XVIIIe siècle et se retrouve au XIXe siècle à son apogée. C’est ainsi que le monde du Levant influence considérablement les productions artistiques et littéraires européennes. Par exemple, l’expédition d’Egypte du Directoire en 1798 suscite un intérêt immense. Donc il n’est pas à exclure que l’Algérie incarne d’une certaine façon un “orient” proche de la France. Un orient établi sur l’autre rive de la méditerranée et pouvant “aisément” être conquis (absence d’un État fort).
On retrouve aussi un grand nombre de harems, bâtiment typique qui fascine le monde Occidental.
L’orientalisme peut d’une certaine façon expliquer l’importante immigration de peuplement européenne en Algérie. Les territoires algériens sont peuplés assez rapidement. On retrouve à la fois des populations espagnoles, italiennes et françaises et d'autres populations européennes. Bien que ce soient les avantages économiques et géographiques qui influencent grandement les migrations de peuplement, il n’est pas à exclure que les courants artistiques et culturels encouragent les mouvements de population vers ces contrées.
En outre, l’aile gauche des républicains ralliés par nécessité au régime de juillet prônent la colonisation de l’Algérie. Dans les esprits des républicains de l’époque, il s’agit d’une colonisation de prestige.
Les “Trois Glorieuses” qui renversent Charles X inaugurent l’émergence de plusieurs mouvances républicaines. La République reste dans les mémoires des français de 1830 comme une mauvaise expérience. C’est en partie dû à l’héritage mémoriel laissé par la Première République. On pense alors à la Terreur, aux nombreuses exécutions publiques, ...
La Monarchie de Juillet est pour synthétiser vulgairement comme une sorte de régime semi-monarchique, semi-républicain. Le régime reste axé autour d’un roi qui tire sa légitimité
de son peuple et de la charte. Le pouvoir exécutif est assuré par le roi et son gouvernement, tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le roi et les chambres (chambre des députés et chambres des pairs). Ce partage du pouvoir législatif permet en théorie l’essor d’un régime parlementaire et de différents courants d’opinions dont le libéralisme politique. Ce régime est présenté dès son début comme une monarchie idéale, alliant principes et institutions républicaines-monarchiques. La Fayette dit à propos de Louis-Philippe: « Voilà le roi qu’il nous fallait, c’est la meilleure des républiques ». La personne de Louis-Philippe d’Orléans est elle-même un “alliage” républicain et royaliste. Il est descendant de Philippe-Égalité en plus d’être arrière petit-fils de Louis XIII.
Sous la Monarchie de Juillet, la Chambre des députés et les divers courants qui la composent jouent un rôle politique sur la question de la colonisation de l’Algérie.
En effet, il n’y a pas d’unanimité concernant un projet de colonisation en Algérie. Nous aborderons cet aspect plus tard.
Les députés de l’aile gauche républicaine ont une vision prestigieuse sur la colonisation. Ces républicains de 1830 à 1848 voient la colonisation comme un moyen de civiliser 17. C’est à dire que civiliser, c’est en quelque sorte lutter contre la barbarie.
Ainsi pour les républicains, coloniser l’Algérie c’est amener ce territoire à connaître la civilisation plus rapidement. Une action glorieuse qui permet l'élévation d’un Orient Africain.
Un projet de colonisation géopolitique et particulier
Une conquête commerciale et stratégique.
La conquête de l’Algérie répond à une logique géopolitique et géoéconomique. Dans un premier temps, nous pouvons nous intéresser à la rivalité franco-britannique. Bien que le règne de Louis-Philippe montre une certaine politique d’entente avec la couronne britannique, le roi des Français souhaite équilibrer la puissance anglaise. La conquête de l’Algérie semble donc être une opportunité pour limiter l’hégémonie britannique en Méditerranée, qui depuis la prise en 1704 de Gibraltar ne fait que se renforcer.
Dans les années 1835, plusieurs tensions entre l’Angleterre et l’Espagne apparaissent et permettent à la France d’opérer en Algérie sans trop de d’oppositions 18.
La rivalité maritime qui oppose le Royaume Uni (anciennement royaume de Grande Bretagne) et la France est toujours un enjeu majeur. Après le recul colonial français en 1763 (Traité de Paris), la France ne dispose que de quelques “îles à sucre”, cinq comptoirs en Inde et quelques possessions en Amérique du Nord. Cette rivalité est palpable lors de l’expédition d’Alger, lorsque le Dey d’Alger est soutenu diplomatiquement par l’Angleterre 19. L’Algérie, semble donc être une opportunité réelle pour redorer un empire colonial en déclin et limiter l’influence anglaise dans la région. Louis-Philippe aurait lui même déclaré que la France aurait: « l’intérêt pressant à diminuer la prépondérance de l’Angleterre en Méditerranée » 20. La présence et l'influence anglaise en Méditerranée sont réelles. On peut notamment s’appuyer sur la Gazette Nationale ou le Moniteur universel du 28 juillet 1834 qui dévoile la présence d’une flotte anglaise dans la région de Smyrne le 27 juillet. On peut lire que la flotte est composée de: « deux vaisseaux à 3 ponts, 3 vaisseaux de ligne et une frégate » 21. L’Angleterre est par ailleurs très observatrice de la situation de l’Empire ottoman et de la montée en puissance de l’Egypte, dirigée alors par Mohammed Ali 22.
Outre ces rivalités géopolitiques, la politique extérieure de Louis-Philippe tend vers un rapprochement avec la puissance britannique. La conquête de l'Algérie est l’occasion d’un rapprochement. C’est ainsi qu’en 1841, un traité de coopération franco-britannique pour mettre fin à la traite négrière est mis en place. Mais les chambres législatives du royaume de France ne le ratifient pas 23.
De plus, la campagne d’Algérie s’inscrit dans le prolongement d’une politique commerciale et politique antérieure 24.
Les expéditions militaires en Algérie répondent alors à un projet commercial visant à renforcer la présence et les comptoirs français en Afrique. La chambre de commerce de Toulon porte une attention particulière envers l’Algérie 25. Pour ce qui est des intérêts commerciaux, c’est le 7 décembre 1804 qu’est créée la chambre de commerce d’Alger. Cette chambre est composée de septs individus: cinq français, un maure et un hébreux 26 . Dans ce prolongement est fondée en 1833, la chambre de commerce toulonnais orientée vers l’Algérie. Une forte demande en consommation de la part des populations du littoral méditerranéen pourrait aussi expliquer un engouement pour un agrandissement du territoire colonial.
En un autre point, l’ancienne Régence d’Alger pourrait être un point d’appui intéressant pour accéder aux potentielles débouchés commerciaux de l’Afrique intérieure 27.
La géographie physique et climatique de l’Algérie renforce cet attrait. La façade de l’Algérie est sous l’influence d’un climat méditerranéen, il s’agit d’un climat dans lequel l’amplitude thermique est inférieure à 15° C, des mois secs en été et des précipitations en hiver. On pourrait parler d’un régime hydrologique de type pluvio-glaciaire (pluvial et glaciaire).
Ce sont des conditions assez favorables à la culture de la vigne et de l’olivier. Le paysage et climat littoral algérien ressemble aux territoires méditerranéens européens, tel la Provence. Bien que ce territoire d’Afrique du Nord est soumis à d’autres climats notamment pour sa partie désertique dans l’hinterland, c’est l’espace littoral qui est l’objet d’implantations économiques.
On trouve alors l'établissement d'exploitations agricoles et viticoles (Olives, vins) ainsi qu’une agriculture en terrasse.
Cet intérêt économique se traduit parfois à des expropriations d'autochtones au profit de colons européens 28. Des dépossessions qui auraient commencé dès le 5 juillet 1830 avec l’annexion des biens “Habous”, la création de l’Administration des “domaines” et, enfin, la remise en cause des droits de voisinages et de propriétés 29.
Cette conquête donne aussi suite à la lutte contre les barbaresques. Une lutte ancienne qui est par exemple déjà un enjeu géo-stratégique durant le règne de Louis XIV (1643-1715). Le Roi-Soleil envoie en 1664 une expédition navale s’emparer du port de Djidjelli (ville portuaire dans l’est de l’Algérie) 30. Cette offensive est un succès, la ville est prise mais la présence française dans la région est contestée. Les armées royales quittent la ville portuaire quelques mois plus tard.
Un processus administratif de colonisation très progréssif
La colonisation de l’Algérie est très progressive et pas évidente au début du règne de Louis-Philippe.
On note la grande diversité des statuts donnés à ce territoire et révèle l’originalité de cette conquête. Par ses statuts, l’Algérie n’est pas une colonie classique.
En 1834 est créée la commission d’Afrique (commission parlementaire) chargée d’établir un cadre politique à ce territoire annexé. Le 22 juillet, par ordonnance royale, les terres d’Algérie sous domination française deviennent: “possessions dans le nord de l’Afrique” 31. Le 27 juillet suivant, par ordonnance, l’Algérie devient “établissements français en Afrique du Nord” avec à sa tête un gouverneur général 32. Ces ordonnances de 1834 font de ce territoire une région rattachée au ministre de la guerre et posent les bases d’une présence française “longue” 33. Le nom d’Algérie est donné en 1839.
En 1844, ce sont les bureaux arabes qui sont mis en place afin d’administrer l’Algérie et le maréchal Bugeaud devient gouverneur général des établissements français en Afrique du Nord pour un mandat de 7 ans 34.
Un système judiciaire est aussi mis en place. On retrouve différentes instances, tels que les tribunaux indigènes, les conseils de guerres... La justice est alors différenciée entre indigènes et européens 35.
L’Algérie n’est pas destinée dès l’annexion à être une colonie. Par exemple, la commission d’Afrique et les pouvoirs politiques souhaitent faire dans un premier temps de ce territoire une sorte de protectorat 36. Ce type de colonisation est similaire à ce qui a été fait en Inde de 1740 à 1763 dans le Carnatique et le Deccan. On préfère alors établir des sortes de protectorats et vassaux. Plusieurs parlementaires proposent de garder le même système “feudataires” utilisé par l’Empire ottoman 37. Ce principe de protectorat est établi en 1837, lorsqu’est signé le traité de Tafna qui “partage” l’Algérie. Les terres littorales sont des possessions françaises, tandis que l’intérieur des terres passe sous la domination d’Abdelkader. Par ce traité, Abdelkader reconnaît la souveraineté française sur le nord et ses territoires deviennent une sorte de protectorat français 38. Cependant, il existe deux versions du traité de Tafna, une en langue arabe et la seconde en français. Selon Jacques Frémeaux, seule la version française mentionne la question de la reconnaissance de la souveraineté française, ce qui accentue le flou de la situation de l’Algérie 39.
En 1837, la monarchie française ne porte pas une ambition sur l’hinterland. L’armée royale participe même au renforcement de l’influence de l’émir Abdelkader sur son territoire 40. Durant les discussions parlementaires dans les deux chambres, certains pairs et députés ne souhaitent pas voir la France prendre pied en Algérie. On parle alors de l’illusion des “contes orientaux” 41.
Par exemple, Hippolyte Passy s'oppose à tout projet de colonisation pour des raisons économiques, c’est la raison des grandes dépenses qui est alors avancée 42.
Certains députés dénoncent même la violence de l’occupation française en Algérie. C’est le cas du marquis de la Rouchefoucault-Liancourt 43.
Mais le cap devient celui de la colonisation...l’entente de Tafna prend fin en 1839 après différentes tensions dont l’affaire des “portes de fer”, ce qui entraîne un nouvel élan de conquête. Cette fois-ci orienté vers l’hinterland de l’Algérie.
Les travaux de la commission d’Afrique tendent vers une présence française durable en Algérie et plus particulièrement sur le littoral. L’objectif est de conserver les places commerciales, ports de l’ancienne Régence d’Alger ainsi que les places fortes 44. Lors de la révolution de février 1848, de l’avènement de la Deuxième République, en passant par le Second Empire puis à la IIIe République, la question de l’Algérie suscite un grand nombre de projet politique spécifique et parfois bien différents tendants vers une colonisation voire une annexion totale (si on pense à la IIIe République).
Le rôle central de l’armée dans la colonisation.
L’armée c’est d’abord un outil de conquête, impliquée dans des batailles, rapports de forces symétriques ou asymétriques.
C’est ainsi que les armées du Royaume de France entame de 1830 à 1847 environ plusieurs campagnes militaires afin de soumettre la région algérienne. Charles X fait partir près de 40 000 soldats pour l’expédition d’Alger, ce corps expéditionnaire qui donne naissance à l’armée d’Afrique sera tout au long du Régime de Juillet réajusté.
Cette armée combat alors dans des situations asymétriques, par exemple contre le mode de combat guerilla. Les troupes régulières françaises doivent alors faire face à des résistances locales, certaines menées par l’émir Abd el-Kader sur l'ensemble de la période, d’autres par le bey de Constantine (vers 1832) 45. Avant l’intervention d’Abd el-Kader, les troupes rebelles locales ne sont pas des armées régulières, mais davantage des milices et guerriers locaux de certaines tribus unies sur le plan religieux 46.
Au fil du temps, l’émir Abd el-Kader, parvient selon Jacques Frémeaux à constituer une petite armée régulière de presque 10 000 hommes 47.
Les soldats du roi des Français sont donc impliqués dans différentes opérations militaires afin de pacifier la région.
On peut citer par exemple la bataille d’Isly qui prive Abd el-Kader de ses soutiens marocains. La marine intervient le long des côtes marocaines en représailles comme en août 1844 lorsqu’elle bombarde les villes de Mogador et de Tanger.
Le 11 novembre 1843, la petite armée de l’émir régulière est écrasée par les soldats du roi Louis-Philippe 48.
Par ailleurs, ce sont les méthodes brutales du maréchal Bugeaud qui ont entraîné un tournant dans le conflit au profit de la France 49. La période du 19 juin au 2 août 1845 est marquée par les enfumades des Ouled riah et des Sbeah 50.
Mais l’armée, c’est aussi l’outil pour administrer le territoire conquis. On peut alors évoquer le statut militaire de l’Algérie. Les gouverneurs sont des maréchaux, et dépendent du ministère de la Guerre.
Les gouverneurs s’appuient sur des troupes auxiliaires composées de locaux afin de bénéficier de leurs connaissances géographique de la région. Ces troupes auxiliaires sont alors employées dans les combats mais aussi pour assurer l’ordre dans les territoires conquis. On trouve par exemple les cavaliers makhzen rattachés aux bureaux arabes 51. En outre, la marine royale joue un rôle important dans le ravitaillement et la liaison entre la France métropolitaine et l'ancienne Régence d'Alger. Par exemple, dans le numéro du Moniteur officiel du 23 mai 1834, un navire à vapeur le Crocodile transporte de Toulon à Alger 45 militaires ainsi que de la correspondance 52. L’équipage est alors sous les ordres du lieutenant de vaisseau Favin Lévêque.
L’armée dispose d’une influence très importante dans les tribunaux indigènes en Algérie 53. Hélène Blais parle même concernant l'administration de l’Algérie de la “toute puissance de l’armée et l’absence d’alternative d’administration civile” 54. Les élites politiques locales qui soutiennent la France obtiennent des hauts grades militaires dans l’armée française ainsi que de larges pouvoirs civils 55.
Conclusion :
La conquête de l’Algérie sous la Monarchie de Juillet est initiée de 1830 à 1847. Elle est caractérisée par une série de campagnes militaires rudes et parfois brutales.
En revanche, la conquête apparaît comme prestigieuse en différents points. Elle renforce symboliquement la nouvelle dynastie royale régnante, elle permet aux armées de s’illustrer et représente un orient attractif dans un XIXe siècle imprégné de l'orientalisme.
Mais encore, l’occupation de l’Algérie répond à des besoins stratégiques. Ces derniers sont d’ordres commerciaux, géopolitiques et coloniaux.
Cependant, on note l’absence d’une politique claire concernant la “colonisation administrative” de ce territoire. Le processus de colonisation est effectivement progressif pour une région qui n’est pas destinée lors de sa conquête à devenir colonie. L'armée joue par ailleurs un rôle clef dans la gestion du territoire.
La conquête juilletiste de l’ancienne Régence d’Alger prend fin le 23 décembre 1847, lorsque l’émir Abd el-Kader capitule. Mais l’Histoire coloniale de l’Algérie ne s’arrête pas là, elle traverse une diversité de régimes politiques. En février 1848, la monarchie de Juillet est renversée au profit de la Deuxième République qui laisse sa place en 1852 au Second Empire. Napoléon III adopte une politique coloniale particulière concernant l’Algérie, avec pour projet d’en faire un royaume arabe. Mais la IIIe République, instaurée en 1871 aura une ambition autre concernant ce territoire d’Afrique du Nord.
Gabriel Lalardie, novembre 2023.
Notes:
1 BOUCHÉNE Abderrahmane, PEYROULOU Jean-Pierre, TENGOUR Ouanassa Siari, THÉNAULT Sylvie, Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962. La Découverte, 2014. pp 17-44.
2 ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. pp. 11-36.
3 BOUCHÉNE Abderrahmane, PEYROULOU, ... Ibidem. pp. 17-44.
4 Ibidem
5 ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. p 37.
6 RAPHAEL Paul. « A propos d'une lettre de Baraguey d'Hilliers au Ministre de la Guerre en 1848 ». In: La Révolution de 1848 et les révolutions du XIXe siècle, Tome 17, Numéro 87, Mars-avril-mai 1921. pp. 305-308.
7 ALCARAZ Emmanuel, Histoire de l’Algérie et des mémoires des origines au hirak, Éditions Karthala, 2021. pp. 82-92.
8 ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. pp. 125-156. 9 ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. pp. 125-156.
10 HOUDAILLE Jacques, « Mortalité des militaires au début de la Monarchie de juillet ». In: Population, 39e année, n°1, 1984. pp. 190-192.
11 BLANCHARD Emmanuel, « La Garde nationale « introuvable ». La formation de l’ordre urbain en situation coloniale (Algérie, 1830-1852) ». In: Revue d'histoire du XIXe siècle, 2015. pp. 39-56.
12 AUBAGNAC Gilles, CHAMPEAUX Antoine, « 1830-1914: Armée d’Afrique et troupes coloniales, deux entités au service de l’empire » [en ligne], FM-GACMT.
13 BRUN Jean-François, « Les unités étrangères dans les armées napoléoniennes : un élément de la stratégie globale du Grand Empire », Revue historique des armées, n°255, 2009. pp 22-49.
14 AUBAGNAC Gilles, CHAMPEAUX Antoinne, « 1830-1914: Armée d’Afrique et troupes coloniales, deux entités au service de l’empire » [en ligne], FM-GACMT.
15 EMERIT Marcel, "Les tribus privilégiées en Algérie dans la première moitié du XIXe siècle". In: Annales. Économies, sociétés, civilisations. 21e année, N. 1, 1966. pp. 44-58.
16 ALCARAZ Emmanuel, Ibidem, p 83.
17 DARRIULAT Philippe, « La gauche républicaine et la conquête de l'Algérie, de la prise d'Alger à la reddition d'Abd el-Kader (1830-1847) ». In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 82, n°307, 2e trimestre 1995. pp. 129-147.
18 ROBERT Hervé, Ibidem, pp. 125-156.
19 BOUCHÉNE Abderrahmane, Ibidem, pp 17-44.
20 ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. pp. 125-156.
21 Retronews, Gazette nationale ou Le Moniteur officiel, numéro 204, 28 juillet 1834.
22 FRÉMEAUX Jacques, « Abd el-Kader, chef de guerre (1832-1847) », Revue Historique des Armées, vol. 250, no. 1, 2008, pp. 100-107.
23 ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. pp. 125-156.
24 APRILE Sylvie, ROUSSO Henry, 1815-1870. La Révolution inachevée. Gallimard, 2020. pp. 234-264.
25 KHARABA Ivan, « La Chambre de commerce de Toulon et l’Algérie. Histoire d’un projet colonial avorté ». In: L’esprit économique impérial (1830-1970). Groupes de pression & réseaux du patronat colonial en France & dans l'empire. Paris : Société française d'histoire d'outre-mer, 2008. pp. 319-328.
26 KHARABA Ivan, « La Chambre de commerce de Toulon et l’Algérie. Histoire d’un projet colonial avorté ». In: L’esprit économique impérial (1830-1970). Groupes de pression & réseaux du patronat colonial en France & dans l'empire. Paris : Société française d'histoire d'outre-mer, 2008. pp. 319-328.
27 BLAIS Hélène, « « Qu'est-ce qu'Alger ? » : le débat colonial sous la monarchie de Juillet ». In: Romantisme, vol. 139, no. 1, 2008. pp. 19-32.
28 STORA Benjamin, Ibidem.
29 GRANGAUD Isabelle. « Dépossession et disqualification des droits de propriété à Alger dans les années 1830 ». In: BOUCHENE Abderrahmane dir., Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962. La Découverte, 2014, pp. 70-76.
30 POUMARÈDE GÉRARD, La France et les Barbaresques. In: TAILLEMITE Étienne, LIEPPE Denis, Rivalités maritimes européennes : xvie – xixe siècles, Revue d'histoire maritime no 4 PUPS, PUF, Presses Paris Sorbonne, 2005. p 133.
31 ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. pp. 125-156.
32 ALCARAZ Emmanuel, Ibidem. pp. 82-92.
33 BOUCHÉNE Abderrahmane, Ibidem.
34 BLAIS Hélène, « « Qu'est-ce qu'Alger ? » : le débat colonial sous la monarchie de Juillet ». In: Romantisme, vol. 139, no. 1, 2008. pp. 19-32.
35 FRÉMEAUX Jacques, « Justice civile, justice pénale et pouvoirs répressifs en territoire militaire (1830-1870) ». In: Histoire de la justice, vol. 16, no. 1, 2005. pp. 31-44.
36 ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. pp. 125-156.
37 BLAIS Hélène, « « Qu'est-ce qu'Alger ? » : le débat colonial sous la monarchie de Juillet ». In: Romantisme, vol. 139, no. 1, 2008. pp. 19-32.
38 ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. pp. 125-156.
39 FRÉMEAUX Jacques, « Abd el-Kader, chef de guerre (1832-1847) », Revue Historique des Armées, vol. 250, no. 1, 2008, pp. 100-107.
40 CHARLÉTY Sébastien, Histoire de la monarchie de Juillet, 1830-1848. Perrin, 2018. pp. 371-409.
41 BLAIS Hélène, « « Qu'est-ce qu'Alger ? » : le débat colonial sous la monarchie de Juillet ». In: Romantisme, vol. 139, no. 1, 2008. pp. 19-32.
42 BLAIS Hélène, Ibidem.
43 BLAIS Hélène, Ibidem
44 BOUCHÉNE Abderrahmane, Ibidem.
45 FRÉMEAUX Jacques, « Abd el-Kader, chef de guerre (1832-1847) », Revue Historique des Armées, vol. 250, no. 1, 2008, pp. 100-107.
46 FRÉMEAUX Jacques, Ibidem.
47 FRÉMEAUX Jacques, Ibidem.
48 FRÉMEAUX Jacques, Ibidem.
49 BROWER Benjamin, « Les violences de la conquête », In: BOUCHENE Abderrahmane éd., Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962. Paris, La Découverte. pp. 58-63.
50 ALCARAZ Emmanuel, Ibidem.
51 FRÉMEAUX Jacques, « Aux origines des troupes supplétives. Le makhzen de la conquête », dans Guerre d’Algérie Magazine, no 4, juillet-août 2002, p. 12-17.
52 Retronews, Gazette nationale ou Le Moniteur officiel, numéro 204, 23 juillet 1834.
53 FRÉMEAUX Jacques, « Justice civile, justice pénale et pouvoirs répressifs en territoire militaire (1830-1870) ». In: Histoire de la justice, vol. 16, no. 1, 2005. pp. 31-44.
54 BLAIS Hélène, Ibidem
55 ALCARAZ Emmanuel, Ibidem, pp 83-86.
Bibliographie:
Imprimés :
- Gazette nationale ou Le Moniteur officiel, numéro 204, 23 juillet 1834.
- Gazette nationale ou Le Moniteur officiel, numéro 209, 28 juillet 1834.
Livres :
- AĨSSIOU Fathia, L’Algérie sous le Second Empire. Saint Cloud, Éditions SOTECA, 2019. pages 98.
- ALCARAZ Emmanuel, Histoire de l’Algérie et des mémoires des origines au hirak. Éditions Karthala, 2021
- APRILE Sylvie, ROUSSO Henry, 1815-1870. La Révolution inachevée. Gallimard, 2020. 836 pages.
- BOUCHÉNE Abderrahmane, PEYROULOU Jean-Pierre, TENGOUR Ouanassa Siari, THÉNAULT Sylvie, Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962. La Découverte, 2014.
- CHARLÉTY Sébastien, Histoire de la monarchie de Juillet, 1830-1848. Perrin, 2018.
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pages.
- ROBERT Hervé, La monarchie de Juillet. Paris, CNRS éditions, 2017. pages 209.
- STORA Benjamin, Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1954). La Découverte, 2004. 128 pages.
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Presse :
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Web :
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- GRASSET Frédéric, « 1918-1919 : LA POLITIQUE DES EMPIRES APRÈS LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE » [en ligne], FM-GACMT , disponible sur: https://www.fm-gacmt.org/memoires-et-savoirs/articles/1918-1919-la-politique-des-e mpires-apres-la-premiere-guerre-mondiale
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